Publié le mercredi 18 novembre 2015 - 18h31
C'est remontés contre les banques, que les syndicats se sont rendus au ministère de l'Agriculture mercredi pour une réunion de suivi de la mise en œuvre du plan de soutien à l'élevage. Ils l'affirment : « elles ne jouent pas le jeu de l'année blanche ». Cette mesure emblématique du plan permet de ne pas payer d'annuités une année pour les reporter en fin de tableau ou les étaler sur les années suivantes.
« Alors que l'année blanche devait concerner tous les prêts, les banques font du cas par cas », constate Jean-Pierre Fleury, président de la Fédération nationale bovine de la FNSEA. « Ceux à qui le dispositif est refusé sont ceux qui en ont le plus besoin », affirme Laurent Pinatel, le porte-parole de la Confédération paysanne. Quant à Bernard Lannes, le président de la Coordination rurale, il dénonce un « plan de restructuration » à peine voilé et réclame du gouvernement qu'il mette la pression sur les banques pour qu'elles soutiennent les agriculteurs comme elles ont été soutenues lors de la crise financière de 2008.
Les syndicats appellent les banques à changer de discours
Mais l'État ne dispose pas de moyens coercitifs. Alors, il « rappelle les règles » et tempère : « l'année blanche est une mesure nouvelle qui démarre lentement et nécessite un traitement individuel car tous les prêts ne sont pas éligibles, comme les prêts bonifiés. » Seulement dix dossiers seraient validés pour l'instant ! Les syndicats réclament un délai supplémentaire pour que les agriculteurs puissent déposer leur dossier au-delà du 31 décembre. Ils devraient avoir la réponse sous quelques jours.
Surtout, ils appellent les banques à changer de discours. « Elles expliquent à l'agriculteur combien va lui coûter l'année blanche alors que les mesures du FAC (fonds d'allégement des charges) ne lui coûteront rien. C'est dissuasif, reconnaît un administrateur de la FNSEA présent à la réunion. Il faut arrêter de raisonner en coût de financement et penser financement du capital de l'exploitation. L'année blanche peut permettre de régler les dettes fournisseurs. Alors, que les banques fassent les simulations et laissent l'éleveur prendre sa décision ! » Le Crédit Agricole, la Banque Populaire et le Crédit mutuel avancent deux autres raisons à leur réticence : une charge de travail supplémentaire difficile à absorber et l'offre différenciée qu'elles proposent. Surtout, elles insistent : l'année blanche n'est pas la solution unique à la sortie de crise.
Les syndicats y voient plutôt une excuse pour dépenser moins. Un argument réfuté : « une enveloppe supplémentaire sera dégagée » pour prendre en compte les frais supplémentaires liés aux nouvelles annuités, annonce le ministère. Son montant dépendra du nombre de demandes... Mais pas question pour l'État de prendre à sa charge l'intégralité du coût de la mesure : 1/3 pour l'État, 1/3 pour les banques et 1/3 pour les agriculteurs. À chacun ses responsabilités.
mercredi 18 novembre 2015 - 20h28
Neiluj
Voir son profil
Le commentaire d'article est réservé aux abonnés de La France Agricole.
Si vous êtes abonné, identifiez-vous dans le bloc "services experts"
situé en haut à droite de la page.
Si vous voulez vous abonner et profiter de tous les contenus du site ainsi que de l’édition papier de La France Agricole, cliquez sur le lien ci-dessous :
Nos offres d'abonnement
simples ou couplées,
à nos publications
hebdomadaires
et mensuelles
Découvrir nos Offres
Titre
jeudi 19 novembre 2015 - 08h47
L'Etat oublie qu'il a contribué à la baisse des aides PAC , mettant les exploitations en difficulté (cette baisse n'est pas compensée par une hausse des cours)et il devrait donner l'exemple au niveau fiscal! Il a demandé à la MSA de mettre en place N-1, mais il s'est bien gardé de le faire pour les impôts: en ce moment la moyenne triennale ravage les trésoreries déja exsangues. Quant aux banques, elles font malheureusement leur travail: il est des cas désespérés pour lesquels il est de leur devoir de dire que c'est fichu et qu'il vaut mieux arrêter de s'endetter encore plus sachant qu'il sera impossible de rembourser. On assiste au début d'une faillite de grande ampleurde l'agriculture. Beaucoup vont disparaitre.