Publié le lundi 15 février 2010 - 17h47
« D’habitude, nous avons une soixantaine de dossiers d’agriculteurs en difficulté par an. En janvier 2010, nous sommes déjà à vingt-cinq, dont vingt-et-un producteurs de lait », explique Hélène Huguet, responsable du service Agri’Aide à la chambre d’agriculture de l’Orne.
Cette tendance à la hausse est également observée dans les deux autres départements bas-normands. «Les grosses structures, qui ont beaucoup investi, sont particulièrement touchées », constate Rémi Juin, à la chambre d’agriculture du Calvados. Des banques frileuses, des fournisseurs qui s’impatientent, un prix du lait qui stagne, des mesures gouvernementales jugées insuffisantes : toutes les conditions sont réunies pour fragiliser encore plus les exploitations laitières.
« Les exercices clos après le 31 août cumulent la crise du lait et la chute des cours des céréales. Il n’est pas rare de voir des EBE négatifs », ajoute Hélène Huguet.
Plan de sauvegarde
L’Association des producteurs de lait indépendants (Apli) organisait le 9 février 2010 à Flers, dans l’Orne, sa première réunion régionale pour les producteurs en difficulté. Mais seulement une vingtaine ont répondu à l’appel.
Ils ont pu écouter le témoignage de Christelle et Ismaël Boissel, de Crissé (Sarthe), et celui d’Emmanuel Cardet, de Marchesieux (Manche). Ceux-ci ont expliqué les démarches engagées pour sortir du rouge : le plan de sauvegarde pour l’un et le redressement judiciaire pour l’autre.
Ces deux procédures permettent de geler les dettes pendant un an, de protéger les cautions, de refaire la trésorerie et de repartir sur des bases saines. « Le plan de sauvegarde est d’abord un outil de gestion, souligne Ismaël Boissel. Si beaucoup de producteurs l’adoptent, les politiques bougeront peut-être ! »
Louer des vaches
Afin de réaliser leur quota, certains éleveurs se tournent vers la location de vaches, faute de pouvoir les acheter. « Les demandes ont augmenté de près de 30 % en 2009, constate Benoît Bébin, responsable de Gestel pour la Normandie. Mais à peine la moitié des dossiers est acceptée. »
J.-C.B.
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