Publié le mardi 07 juin 2011 - 18h47
La Confédération paysanne a organisé le 7 juin 2011 une conférence de presse chez Xavier Morize, un céréalier des Yvelines qui a choisi de donner sa paille aux éleveurs. Le syndicat ne demande toutefois pas à tous les céréaliers d'aller aussi loin. Mais il pointe du doigt la nécessité d'interdire le broyage des pailles et de mettre en place une plate-forme, gérée par les chambres d'agriculture, pour regrouper les offres et les demandes.
« Les précipitations de ces derniers jours redonnent un peu de baume au cœur mais n'assureront pas les stocks pour l'hiver, insiste Gérard Durand, le responsable de l'élevage à la Confédération paysanne. Les récoltes du printemps sont terminées. Il manque 50 % de fourrage, voire plus. Les éleveurs espèrent maintenant pouvoir refaire du stock avec le maïs ensilage. Mais sans précipitations suffisantes cet été, nous aurons besoin de toutes les pailles pour nourrir les animaux. Par précaution, il est urgent que le ministre interdise le broyage des pailles. »
Selon le syndicat, cette mesure éviterait les mouvements de panique des éleveurs. Certains ont déjà commencé à vendre une partie de leur cheptel. Ces messages limiteraient surtout la flambée de prix de la paille qui atteint aujourd'hui 120 €/t rendu ferme.
« Certains céréaliers n'ont pas pris conscience de la nécessité de tout ramasser, souligne Philippe Collin, porte-parole de la Confédération paysanne. Certains considèrent que le peu de paille qu'ils ont ne mérite pas dêtre ramassé. Mais il vaut mieux quelque chose que rien du tout. » Il faut toutefois faire vite car dans une dizaine de jours les moissoneuses seront dans les champs.
« Aujourd'hui, nous sommes prêts à nous organiser pour faire des convois de paille mais nous n'avons pas accès au marché », poursuit Gérard Durand. C'est pourquoi la Confédération paysanne demande la création d'une plate-forme nationale qui regroupe les offres des céréaliers et les demandes des éleveurs. Elle réclame aussi que cette structure soit gérée par les chambres d'agriculture et non par un syndicat.
« Si tout le monde joue le jeu, nous avons tout ce qu'il faut en France », poursuit Philippe Collin.
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C.H.
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