Publié le lundi 15 décembre 2014 - 17h00
La baisse des prix agricoles, quasi générale cette année, laissait craindre le pire pour les revenus prévisionnels pour 2014 (*). Avec une moyenne de 24.400 €, la baisse est contenue à -5 % par rapport à 2013 (25.700 €). C'est la deuxième mauvaise année consécutive. En comparaison avec les revenus moyens de 2011 et 2012, la chute est rude. Les résultats de 2014 sont en baisse par rapport à 2013 dans une majorité d'orientations, à l'exception des élevages de bovins laitiers et d'ovins/caprins, et de la viticulture.
Téléchargez les documents : Les comptes prévisionnels de l'agriculture (Insee) et Les résultats économiques des exploitations en 2013 et les résultats prévisionnels pour 2014 (ministère de l'Agriculture).
Grandes cultures : 17.500 €, revenu divisé par trois
Les récoltes de céréales, ainsi que celles d'oléagineux et de protéagineux, se redressent en 2014 sans compenser la nette dépréciation des prix. Le repli des prix de l'énergie et de ceux des engrais permettraient de contenir la hausse des coûts de production. Le revenu de 17.500 € en 2014, est en repli de 52 % par rapport à la moyenne de 2000-2013. Il serait divisé par trois par rapport aux années 2011-2013 (49.200 €). Il reste supérieur aux revenus de 2009 (13.900 € en valeur d'aujourd'hui), année noire pour les grandes cultures. C'est la deuxième plus mauvaise année depuis 2000.
Bovins à viande : 14.500 €, encore en baisse
Avec le recul des prix, les élevages spécialisés en bovins pour la viande verraient leur revenu reculer à 14 500 €, un niveau inférieur de près de 25 % à la moyenne observée en 2011-2013 et de 29 % par rapport à la moyenne sur longue période (2000-2013).
Lait : 30.100 €, hausse de la production et des prix
En 2014, le prix du lait a été dynamique et la collecte orientée à la hausse. Le coût de l'alimentation animale a amorcé un repli au cours de l'année. Dans les exploitations spécialisées en bovins laitiers, la valeur de la production augmenterait de façon soutenue sous l'effet conjugué de la hausse de la production et des prix. Le résultat s'établirait à 30.100 €, soit un niveau supérieur de 16 % à la moyenne de 2011-2013 et de 34 % par rapport à la moyenne sur longue période (2000-2013).
Ovins et caprins : 20.000 €, un mieux
Légère amélioration, grâce à une légère hausse des prix et une revalorisation des subventions. Le résultat moyen atteindrait 20.000 euros. Il serait en hausse de 11 % par rapport à la moyenne des trois dernières années et de 22 % par rapport à la moyenne sur longue période (2000-2013).
Volailles : 20.700 €, situations contrastées
Dans les exploitations avicoles, la situation est contrastée. En volaille de chair, la baisse des prix conjuguée à des volumes en légère diminution conduirait à une diminution de la valeur de la production. Dans la filière de la ponte en revanche, la valeur de la production augmenterait grâce à la hausse des volumes. Sur l'ensemble des deux filières, le résultat moyen des exploitations resterait stable à 20.700 €. Il serait inférieur de 26 % à la moyenne des trois dernières années et de 20 % par rapport à la moyenne sur longue période (2000-2013).
Porcins : 22.100 €, recul des prix
Dans les exploitations porcines, compte tenu du recul des prix et de la valeur de la production, le revenu se replierait à 22.100 € par actif non salarié. Il serait inférieur de 39 % à la moyenne des trois dernières années et de 26 % par rapport à la moyenne sur longue période (2000-2013).
Arboriculture : 13.400 €, baisse de moitié
En arboriculture fruitière, la récolte des espèces à noyau (pêche, abricot) serait plus abondante en 2014 qu'en 2013 mais leurs prix ont enregistré une forte baisse. Seule la cerise verrait la valeur de sa production progresser en 2014. Le résultat moyen de l'ensemble des exploitations fruitières reculerait donc à 13.400 €. Il serait inférieur de plus de 50 % au niveau moyen 2011-2013 et de 43 % par rapport à la moyenne sur longue période (2000-2013).
Maraîchage : 21.300 €, baisse de la production
Dans les exploitations maraîchères, les surfaces cultivées sont en léger recul et les prix sont également en baisse, entraînant une diminution de la production en valeur. Le résultat moyen des exploitations spécialisées en maraîchage et horticulture s'établirait à 21.300 €. Il serait inférieur de 4,5 % au niveau moyen de 2011-2013 et de 12 % par rapport à la moyenne sur longue période (2000-2013).
Viticulture : 46.200 €, un bon cru
Avec une récolte en forte hausse par rapport à celles exceptionnellement basses de 2012 et 2013 et des stocks réduits, la production viticole s'accroîtrait. Les prix resteraient bien orientés sur la campagne et permettraient au résultat moyen des exploitations viticoles d'atteindre 46.200 € en 2014, soit une hausse de 12 % par rapport au niveau moyen de 2011-2013 et de 17 % par rapport à la moyenne sur longue période (2000-2013).
_____
* Revenus courants avant impôts par actif non salarié, pour les moyennes et grandes exploitations (production > 25.000 €).
Résultats courant avant impôts, moyen par actif non salarié
en valeur 2014
Source : Commission des comptes de l'agriculture de la Nation, session du 15 décembre 2014.
Résultat courant avant impôts agricole moyen par actif non salarié (RCAI par UTANS) selon les catégories d'exploitation
Source : Commission des comptes de l'agriculture de la Nation, session du 15 décembre 2014.
S.B.
Le commentaire d'article est réservé aux abonnés de La France Agricole.
Si vous êtes abonné, identifiez-vous dans le bloc "services experts"
situé en haut à droite de la page.
Si vous voulez vous abonner et profiter de tous les contenus du site ainsi que de l’édition papier de La France Agricole, cliquez sur le lien ci-dessous :
Nos offres d'abonnement
simples ou couplées,
à nos publications
hebdomadaires
et mensuelles
Découvrir nos Offres