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Marché des grains

La volatilité n’est pas nouvelle et des mesures sont prises pour la réduire (congrès de l'Acooa)

Publié le jeudi 20 décembre 2012 - 19h48

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« On a l'impression que la volatilité est quelque chose de récent, mais dans les années 1970 il y avait les mêmes fluctuations que depuis 2006 », a annoncé Vincent Magdelaine, directeur de Coop de France métiers du grain au cours du débat sur la volatilité du congrès de l'Acooa (Coop de France-InVivo) du 19 décembre 2012.

 

« Depuis les années 2000, il y a une forte hausse de la demande alimentaire mondiale, nous sommes sur la période où la croissance de la population mondiale augmente le plus, prévient le directeur. En un siècle, la population mondiale a été augmentée par quatre. On ne peut donc pas faire la même agriculture qu'il y a un siècle. La part des stocks sur la consommation de matières premières agricoles a fondu passant de 35 % en 1985 à 18 % aujourd'hui. Le monde n'a actuellement pas les réserves nécessaires pour satisfaire la demande du marché. »

 

Dans son exposé, Maryline Huchet-Bourdon, chercheur à Agrocampus Ouest, a fait le bilan des facteurs de la demande, de l'offre et du coût. Parmi les facteurs de demande, elle recense la croissance de la demande alimentaire (avec l'augmentation démographique, l'augmentation des revenus et l'urbanisation croissante) et le développement des biocarburants.

 

Parmi les facteurs d'offre, elle retient la faiblesse de la croissance des productions agricoles (rendement) et les aléas climatiques. Enfin, les facteurs de coût sont constitués de la hausse des prix du pétrole, de l'augmentation des coûts de production et de l'évolution du taux de change. L'étude menée par Maryline Huchet-Bourdon démontre qu'il n'y a pas de tendance générale à l'accroissement de la volatilité. « Il n'y a pas plus de volatilité que dans les années 1970 mais il y en a plus que dans les années 1990, précise le chercheur. La volatilité est moins forte que dans les années 1970 sauf pour les céréales et le riz, elle est plus faible pour le sucre et la viande bovine.

 

Dimitri Rylko, consultant spécialiste du marché russe, explique que le trio Russie Ukraine et Kazakhstan est passé du stade de gros importateur à celui de gros exportateur de céréales en quelques décennies. Sa part de marché s'est accrue mais elle varie énormément en fonction des aléas climatiques (de 20 à 30 % de la production mondiale de blé). Les pays du bassin de la mer Noire entrent en concurrence direct avec la France pour les exportations de blé meunier. Les gains de rendements sont liés à la forte croissance de la productivité des variétés de blé.

 

Selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), la Russie et l'Ukraine ont connu les gains de productivité les plus élevés au monde alors que ceux-ci sont absents en Europe et aux Etats-Unis, ce qui leur a permis de prendre des parts de marché. « Les fortes variations de production d'une année sur l'autre sur ces trois pays sont à l'origine d'une partie de la volatilité des cours », reconnaît le consultant.

 

L'impact est majeur sur l'évolution des cours car le trio fait partie des principaux exportateurs de céréales. Les exportations se concentrent habituellement sur les quatre premiers mois de la campagne de commercialisation (c'est encore le cas cette année) et cela pour deux raisons : le déficit de capacités de stockage oblige à exporter rapidement pour ne pas dégrader la qualité des récoltes. Deuxième point, de nombreux agriculteurs ne doivent faire face à des difficultés de trésorerie et vendent donc rapidement. Les trois pays sont devenus des acteurs majeurs de l'exportation mondiale de céréales, ce qui devrait se confirmer dans les années à venir.

 

Le consultant Dimitri Rylko tient à préciser que « de nombreux progrès technologiques et logistiques sont en cours, ce qui devrait permettre une augmentation et un lissage de la production d'une année sur l'autre. Ainsi, la Russie, l'Ukraine et le Kazakhstan ne devraient plus être des facteurs de volatilité à l'avenir ».

 

De son côté, Marie-Hélène Le Hénaff, responsable d'Amis (Système d'information sur les marchés agricoles), explique que le système AMIS est né des émeutes de la faim en 2008. « Le G20 s'est alors saisi de la volatilité des prix agricoles et tous les membres ont suivi ce qui n'était pas gagné au départ. » Un plan d'action a été adopté par les chefs de gouvernement en novembre 2011 à Cannes.

 

« Le système AMIS est parti d'un constat : il existe de nombreuses données sur les productions agricoles, mais sont-elles fiables ? Comment améliorer la fiabilité des données et la connaissance des stocks ? », indique la spécialiste. Le système travaille en partenariat avec la FAO, l'USDA (ministère américain de l'Agriculture) et le CIC (Conseil international des céréales) et produit des données consolidées. « L'objectif est d'amener les pays à déclarer leurs données au niveau international. C'est parfois difficile à faire comprendre à certains pays, notamment la Chine », explique la responsable.

 

Le système Amis s'est concentré sur quatre cultures (blé, maïs, soja et riz) et concerne les pays du G20, plus les sept principaux acteurs du marché. Amis est composé de deux structures : un groupe d'information composé d'experts et un forum de réaction rapide. « Le forum a joué un rôle dans la limitation de la hausse des prix, notamment en faisant pression sur la Russie pour ne pas qu'elle interdise les exportations. Même si le forum ne s'est pas réuni, les nombreux contacts entre certains membres (Brésil, Mexique, Australie, Etats-Unis, Union européenne et Russie) ont joué un rôle d'apaisement maintenant un dialogue constant entre les différents pays. »

 

 

Visionnez les vidéos du premier congrès sur le site de l'Acooa.

 

F.V.

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