Publié le vendredi 11 octobre 2013 - 14h47
Les protéines végétales et la chimie du végétal constituent l'une des sept « ambitions pour l'innovation » identifiées par Anne Lauvergeon dans un rapport dévoilé vendredi.
L'ancienne présidente d'Areva a identifié sept secteurs stratégiques d'innovations technologiques et industrielles pour la France à l'horizon de 2030, dans un rapport remis le 11 octobre 2013 à François Hollande.
A la tête d'une commission baptisée « Innovation 2030 » et composée d'une vingtaine de scientifiques, économistes et entrepreneurs, l'ancienne conseillère de François Mitterrand a planché depuis le mois d'avril sur la nature de ces innovations majeures, dites de « rupture ».
Les sept « grandes ambitions » finalement retenues par la commission sont : le stockage de l'énergie, le recyclage des matières, la valorisation des richesses marines, les protéines végétales et la chimie du végétal, la médecine individualisée, la « silver économie » (l'innovation au service de la longévité), la valorisation des données massives (big data).
Une « nouvelle alimentation à destination de l'élevage »
La commission Lauvergeon « souhaite que les industriels français se mobilisent pour développer de nouveaux produits alimentaires attractifs, à base de protéines végétales, à même de faire évoluer les comportements alimentaires et ainsi d'apporter une solution alimentaire humaine et animale pérenne, des emplois en France et une capacité d'exportation. Il est aussi possible d'envisager une nouvelle alimentation à destination de l'élevage. »
Le rapport souligne que « la France dispose de réels atouts pour développer ce recours complémentaire à une filière de protéines végétales. Forte d'un climat favorable et d'une agriculture puissante, la France est bien positionnée pour répondre à cette ambition. Elle dispose d'une variété de matières premières produites sur nos territoires et d'un potentiel de transformation important. Son industrie agroalimentaire représente 3 % du PIB français avec des entreprises leaders mondialement. »
Néanmoins, poursuit le rapport, « plusieurs difficultés doivent être résolues pour que cette ambition puisse atteindre son potentiel ». D'abord, « le secteur des industries agroalimentaires est très éclaté, avec 98 % d'entreprises de moins de 250 salariés. Les moyens consacrés à la R&D et l'innovation sont très limités alors que les champs de recherche sont très importants. [...] Même si les entreprises françaises disposent d'avantages structurels, l'acquisition d'une taille critique semble aujourd'hui leur faire défaut pour pouvoir investir, innover et exporter. »
Autre handicap, « il existe dans les pays développés, et en France en particulier, une défiance vis-à-vis des aliments transformés, éloignés de l'aspiration au "naturel" qui participe des tendances de fond de nos sociétés. [...] Au-delà, le développement de la consommation des protéines végétales suppose une modification forte des comportements des consommateurs. [...] Cette contrainte peut sembler plus limitée dans le cas de l'alimentation animale qui est un autre vecteur de développement d'une alimentation à base de protéines végétales. »
Enfin, « le secteur agroalimentaire demeure peu attractif auprès des jeunes et connaît des difficultés de recrutement, y compris pour des emplois dans le transfert de technologies et de l'innovation. »
En conclusion de ce chapitre, le rapport Lauvergeon propose cinq leviers d'action :
- lancer un « concours d'innovations »,
- développer la commande publique pour favoriser l'acceptation de l'innovation,
- expérimenter de nouvelles méthodes d'alimentation animale à base de protéines végétales,
- adapter et simplifier la réglementation,
- ouvrir un débat public sur l'alimentation de demain.
A télécharger :
B.C.
samedi 12 octobre 2013 - 10h50
POPEY16
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samedi 12 octobre 2013 - 10h30
valdeseine
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samedi 12 octobre 2013 - 09h29
etiam31
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vendredi 11 octobre 2013 - 20h03
berber40
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dimanche 13 octobre 2013 - 10h46
Moi je veux bien augmenter mes surfaces de cultures à proteines, mais la rentabilité est largement insuffisante par rapport aux autres. Le jour où les prix des pois, lupins, sorghos, etc..., seront attractifs pour les agriculteurs, le problème se règlera tout seul.