Publié le mercredi 04 décembre 2013 - 16h15
Les revenus moyens des producteurs de céréales et d'oléoprotéagineux (COP) seront de 25.000 à 35.000 euros (avant impôt et cotisations de MSA), avec une forte hétérogénéité, a estimé Orama, l'Union des grandes cultures (FNSEA), le 4 décembre 2013 devant la presse. C'est moitié moins qu'en 2012, qui était une année exceptionnelle (avec un revenu moyen de 72.000 euros en moyenne par actif non salarié).
Le syndicat prévoit un vrai malaise dans les zones intermédiaires et à maïs où les revenus vont flirter avec zéro cette année. Selon les estimations d'Orama, sur la base de remontées de centres de gestion régionaux, en Champagne crayeuse, une exploitation de 123 ha de COP perdrait 30 % de ses revenus (de 86 k€ en 2012 à 60 k€ en 2013). Dans le Poitou-Charentes, sur 120 ha, le revenu passerait de 69 à 27 k€. Dans le Sud-Ouest, sur 60 ha à majorité maïs, le revenu irait de 45 à -2 k€.
La réforme va fragiliser les céréaliers
Deuxième mauvaise nouvelle : la réforme de la Pac entraînerait des pertes de 60 à 125 €/ha à l'horizon de 2019, jusqu'à 150 €/ha en maïs irrigué, selon Orama. Des prévisions difficiles à avaler pour la filière, qui accepte mal de faire les frais du transfert des aides vers l'élevage. « Les producteurs spécialisés en COP et cultures industrielles (ne) perçoivent (que) 30 % des aides Pac totales, des premier et deuxième piliers, se défend Philippe Pinta, président d'Orama. En 2019, ce pourrait être 25 %. » Cela dit, en ajoutant à ces 30 % les 16 % des aides Pac consommées par les polyculteurs-éleveurs, c'est 46 % des 9,7 milliards de crédits, sachant que ces 16 % comprennent aussi des aides destinées à l'élevage.
Le syndicat réclame un plan de compétitivité pour accompagner à « produire plus et mieux ». Dans l'immédiat, Orama se bat pour obtenir la moitié de l'enveloppe du plan protéines (soit environ 75 millions d'euros) et la reconnaissance de l'équivalence agronomique du mulching (broyage des cannes après récolte) qui autoriserait la monoculture du maïs.
Sophie Bergot
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jeudi 05 décembre 2013 - 10h25
Qu'en dit le ministre? Faudra t il dans trois ans reprendre des aides aux éleveurs pour renflouer les céréaliers (pas tous "gros", loin s'en faut!!!). A force de faire de la discrimination, de dresser les éleveurs contre les céréaliers (tout en demandant la solidarité en cas de pépin climatique), de ne voir que son idéologie, et pas plus loin que l'année dernière, la seule exceptionnelle après 20année de baisse régulière, il fait courir un risque qui sera mortel avec la réforme de la PAC et si les prix ne remontent pas pour certaines exploitation de grandes cultures. Est-ce volontaire. En tous cas on ne lui dit pas bravo!