Publié le mercredi 26 mai 2010 - 18h21
Les Jeunes Agriculteurs (JA) de l'Ile-de-France ont exposé mercredi plusieurs mannequins « pendus » dans la campagne francilienne pour symboliser le « désespoir » de la profession. La chambre interdépartementale d'agriculture a quant à elle souligné, dans un communiqué que les agriculteurs de la région sont « aux abois ».
Les JA avaient annoncé à la mi-mai une action surprise pour la nuit du 25 au 26 mai 2010. Après la manifestation du 27 avril 2010 dans Paris, « c'est le silence de la part du président de la République, ainsi qu'au sein du gouvernement », dénoncent-ils, dans un communiqué.
Pour expliquer la mise en place de « pendus » dans les champs, le syndicat affirme que « choquer, c'est bien l'objectif de cette action syndicale ». Il s'agit de « symboliser, d'une part le rôle de “pantins” que sont devenus les agriculteurs dans un commerce “hypermondialisé” que personne ne maîtrise, et d'autre part les “oubliés” de la vie économique nationale, éconduits à un simple rôle environnemental ».
« Cette image extrême de pendus fait peur, même au sein du monde agricole, refusant une fin dramatique dont le secteur n'est malheureusement pas exempt », ajoutent les JA de l'Ile-de-France.
La chambre interdépartementale d'agriculture explique quant à elle que « les récoltes sont déjà compromises par la sécheresse » et que « la situation climatique ne fait qu’accentuer l’inquiétude des agriculteurs franciliens sur l’avenir à court terme de leurs exploitations ».
« Bien loin des clichés sur « les richissimes céréaliers », la situation de la plaine francilienne est aujourd’hui proprement alarmante », affirme la chambre.
« Le marasme économique dans lequel la profession est engloutie ne fera que s'aggraver en 2010 avec l'entrée en application de la nouvelle réforme de la Pac, qui va faire perdre 25 % des compensations que les agriculteurs recevaient de l’UE et qui va totalement libéraliser le marché mondial des céréales », poursuit-elle.
« Il faut donc s'attendre à une cessation d’activités prévisionnelle pour un quart à un tiers des exploitations, à des nouvelles installations réduites à néant et à un risque de faillite pour des exploitations parmi les plus importantes », ajoute le communiqué.
« Les plans d’urgence du gouvernement, véritables pansements sur des jambes de bois, n’y changeront rien ! Il s’agirait plutôt pour l'exécutif de revoir l’ensemble de sa copie et de penser l’agriculture à long terme, point sur lequel la loi de modernisation de l’agriculture en cours d’examen au Sénat ne semble pas de bon augure », estime la chambre interdépartementale.
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