Publié le lundi 28 novembre 2011 - 17h54
« Après s'être redressé pendant 18 mois, le cours des céréales renoue à nouveau avec la déprime », indique l'Organisation des producteurs de grains (OPG, branche de la Coordination rurale) lundi dans un communiqué.
Ainsi, le prix du blé serait actuellement en dessous du coût de production. Avec le transport et la marge de l'organisme collecteur à déduire, le prix pour la cotation de référence « rendu Rouen » serait de l'ordre de 150-160 €/t pour le producteur.
Mais le coût moyen de production serait pour sa part de 221 €/t pour la récolte de 2011 (selon Arvalis-Unigrains). « Prix auquel il faut retirer en moyenne 40 €/t d'aide pour obtenir le prix minimal de marché qui permette au producteur de dégager un résultat positif, soit 180 €/t. »
« Nombreux sont les agriculteurs qui n'ont pas encore vendu la totalité de leur récolte 2011 car on leur expliquait que les prix allaient se maintenir. Ces prix sont en train de perdre 20 à 30 €/t », ajoute l'OPG.
La cause de cette chute des prix réside dans les bonnes récoltes en Ukraine et Russie avec des bateaux « qui viennent décharger leurs céréales dans les ports d'une Union européenne qui a démantelé tous ses instruments de gestion des marchés ».
L'OPG demande donc aux pouvoirs publics de rejeter le projet, actuellement en discussion, qui obligerait la France à exporter encore plus de céréales en dehors de l'UE. L'Union européenne serait en effet en train de négocier un accord de libre-échange avec l'Ukraine qui porterait sur près de deux millions de tonnes de céréales (blé, orge et maïs), explique le syndicat.
Pour l'organisation, « les exportateurs se nourrissent du malheur des producteurs : plus d'importations signifie plus de marchandises à réexporter. Des prix cassés pour les producteurs sont une opportunité de marché pour les exportateurs. »
Selon l'OPG, les céréaliers sont fatigués de cette situation qui dure maintenant depuis près de vingt ans, ne leur donne aucune visibilité pour investir ou exercer correctement leur métier et ne leur permet plus de vivre du fruit de leur travail.
« Il est urgent de protéger nos marchés pour pouvoir réguler les productions et les prix. C'est une des missions essentielles assignées par le traité de Lisbonne à la Pac », rappelle encore l'OPG.
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