Publié le lundi 14 octobre 2013 - 16h33
La première usine de bioéthanol de deuxième génération « de taille commerciale» au monde a été inaugurée mercredi dernier en Italie, ont annoncé ses promoteurs, le groupe italien Mossi Ghisolfi (via une filiale baptisée Beta Renewables).
Située à Crescentino près de Turin (nord-ouest de l'Italie), cette usine utilisera de la paille et de la canne de Provence (Arundo Donax), un roseau qui pousse rapidement sur des terres pauvres non agricoles.
Les agrocarburants de deuxième génération sont produits à base de biomasse non alimentaire (paille, bois, etc.), et ne contribuent donc pas à la hausse des cours des matières premières alimentaires (maïs entre autres) ni à l'augmentation des terres cultivées, contrairement à leurs aînés de « première génération ».
L'usine a été construite par le groupe italien Mossi Ghisolfi (via une filiale baptisée Beta Renewables) en partenariat avec le géant danois des enzymes Novozymes. Elle permettra de produire 75 millions de litres d'éthanol dit « cellulosique ».
Cette production (40.000 tonnes par an initialement, qui doit être portée à 60.000) en fait soit une très grande usine pilote soit une petite usine commerciale, selon des experts du secteur.
Une dizaine d'usines pilotes d'« éthanol 2G » (seconde génération) beaucoup plus petites existent déjà aux Etats-Unis et en Europe, mais ce projet est le plus grand en fonctionnement dans le monde.
Malgré le souhait affiché par l'Union européenne de développer rapidement la deuxième génération, la plupart des premières usines de bioéthanol de deuxième génération devraient voir le jour outre-Atlantique dans les années à venir.
Au moins quatre projets d'une taille comparable à Crescentino, dont un du géant de la chimie DuPont, devrait voir le jour à partir de l'an prochain aux Etats-Unis, selon une récente présentation de l'institut français IFP énergies nouvelles. Le Chinois Sinopec a également un projet de 80.000 tonnes par an.
Le principal défi des agrocarburants de deuxième génération sera d'être produit à un prix compétitif, d'abord avec les agrocarburants de première génération, puis le pétrole.
Utilisant des matières à faible densité énergétique, ils mobilisent des quantités de matière plus grandes avec des technologies de production souvent complexes.
Mais l'enjeu est important : le transport reste un des points faibles des énergies renouvelables, avec une dépendance encore quasi absolue à l'or noir.
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