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Bretagne

Les CRS dégagent l'accès à l'abattoir de Gad, des négociations en cours

Publié le mercredi 23 octobre 2013 - 18h39

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Les forces de l'ordre ont dégagé le mercredi 23 octobre 2013 les abords de l'abattoir Gad de Josselin (Morbihan) au lendemain d'affrontements entre salariés du groupe, alors que des négociations se prolongeaient dans l'après-midi sur le sort de près de 900 d'entre eux, voués au licenciement.

 

Forçant le barrage mis en place depuis 24 heures, les CRS ont formé un cordon pour permettre à une demi-douzaine de camions de sortir de l'usine où Gad a choisi de concentrer ses activités en sacrifiant un autre établissement à Lampaul-Guimiliau (Finistère), a constaté un photographe de l'AFP. Des manifestants qui s'étaient couchés devant un poids-lourd ont été traînés au sol et un CRS a été assez violemment bousculé par les manifestants.

 

Deux d'entre eux ont été blessés, « dont un a eu la main éclatée par un coup de matraque et un autre a reçu un coup sur la tête et va devoir faire une radio des cervicales », a déclaré à l'AFP Patrick Le Goaf, délégué du personnel FO de l'abattoir de Lampaul.

 

David Myard, directeur de cabinet du préfet du Morbihan, a fait état de deux blessés « très légers » pris en charge par les pompiers et justifié l'intervention des forces de l'ordre. « Il y allait y avoir des heurts encore plus vifs entre salariés », a-t-il expliqué.

 

« Les CRS ont fait ce qu'ils voulaient. Ils nous ont balancés », a déclaré M. Le Goaf. « Il n'y a plus de blocage par la force des choses. Les gars pleurent, ça fait mal au ventre. Si on essaye de rebloquer, on va encore en prendre plein la gueule », a-t-il déclaré.

 

En fin d'après-midi, seule une trentaine de salariés de Lampaul-Guimiliau se trouvaient encore devant l'usine de Josselin, a constaté l'AFP.

 

 

Des intérimaires roumains embauchés

 

Les salariés du site sacrifié réclament de meilleures indemnités de licenciement. Une rencontre avec la direction de Gad a démarré en milieu de journée à la préfecture du Finistère, à Quimper, autour du préfet, Jean-Luc Videlaine, et se poursuivait toujours en fin d'après-midi.

 

Un représentant de la Cecab, coopérative agricole bretonne, actionnaire majoritaire (65 %) de la société Gad, était présent à la réunion, une exigence des manifestants.

 

Le ministre délégué à l'Agroalimentaire, Guillaume Garot, a exclu pour sa part toute prise de participation de l'État ou nationalisation de Gad. Mais sur le site de Lampaul-Guimiliau, « il faut faire en sorte qu'on puisse de nouveau créer une activité, pas forcément un abattoir », a-t-il ajouté dans une interview au journal Les Echos.

 

Mardi, des heurts ont opposé les manifestants et des salariés du site de Josselin, qui avaient forcé le barrage afin de laisser passer des camions. Ces derniers ont également bloqué mardi soir la quatre voies Rennes-Lorient toute proche pour exiger que les autorités dégagent les accès à l'usine.

 

M. Le Goaf a assuré ne pas en vouloir aux salariés de Josselin qui sont intervenus mardi contre leurs collègues finistériens, « mais à ceux qui leur en ont donné l'ordre ».

 

En redressement judiciaire depuis février, Gad, victime de la crise de la filière porcine, a présenté un plan de continuation de l'activité. Ce plan a été validé le 11 octobre par le tribunal de commerce de Rennes, qui a entériné la suppression de 889 emplois, en grande majorité à Lampaul-Guimiliau.

 

Comme pour attiser la colère des salariés licenciés, la direction de Gad a reconnu recourir à des salariés étrangers pour assurer le transfert d'une partie des activités de Lampaul vers Josselin.

 

« Il y aurait plus de 100 intérimaires roumains qui seraient arrivés en fin de semaine dernière » à Josselin, a assuré Jean-Marc Détivelle, délégué FO du site de Lampaul.

 

« C'est du dumping social, on se demande si, en France, plutôt que d'essayer de le combattre comme le gouvernement l'avait promis, ils n'ont pas décidé de se vautrer dedans », a-t-il dénoncé.

 

La direction de Gad a assuré que ses usines étaient « régulièrement contraintes d'engager des intérimaires étrangers », assurant qu'ils « bénéficient exactement des mêmes conditions contractuelles et salariales que les salariés français ».

 


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