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« APIdays 2012 »

Une soixantaine de villes fêtent les abeilles les 22 et 23 juin

Publié le jeudi 21 juin 2012 - 18h50

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Aux premiers jours de l'été, les apiculteurs donnent rendez-vous aux citadins les 21 et 23 juin 2012 dans quelque 60 villes françaises, pour la 3e édition des « APIdays ».

 

Pour l'Unaf (Union nationale des Apiculteurs de France), c'est l'occasion idéale pour fêter les abeilles en se réjouissant de l'annonce par le gouvernement le 1er juin de l'interdiction de vente du Cruiser OSR, un pesticide néonicotinoïde utilisé en enrobage des semences de colza pour protéger ces cultures des insectes. L'une de ses molécules actives, le thiamethoxam, est accusée de perturber le comportement des abeilles butineuses qui ont été en contact avec du nectar contaminé en les empêchant de retrouver leur ruche, selon une étude récente de l'Inra parue dans Science.

 

« Cette année on a l'occasion de se réjouir et faire la fête autour d'une bonne décision pour l'abeille, alors que l'année dernière la mise sur le marché du Cruiser pour le colza nous était tombée sur la tête juste avant les APIdays », a souligné Olivier Belval, président de l'Unaf.

 

Au début de juin, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, à peine entré en fonction, a annoncé son intention d'interdire la vente du pesticide Cruiser OSR du groupe suisse Syngenta, en s'appuyant sur un avis de l'Anses.

 

Lire également :

 

L'agence sanitaire pour l'alimentation et l'environnement, avait rendu la veille un avis appuyé notamment sur l'étude de l'Inra, relevant l'impact nocif du thiamethoxam, sur le comportement des abeilles.

 

Syngenta a dénoncé « une décision qui utilise comme prétexte une seule expérience non validée et très éloignée de la pratique agricole, en contradiction avec les observations sur le terrain en France et en Europe ». La veille de l'annonce du ministre de l'Agriculture, Syngenta anticipait déjà dans un communiqué qu'à sa connaissance, « aucun cas de mortalité de colonies d'abeilles lié à Cruiser OSR n'a été signalé », malgré une floraison particulièrement longue cette année (de 6 à 7 semaines).

 

Lire également :

 

Et l'Anses a elle-même reconnu que les doses utilisées par les chercheurs de l'Inra étaient supérieures aux doses usuelles, tout en estimant qu'une exposition à cette dose « ne peut être totalement exclue dans des circonstances particulières ».

 

Comme lors des deux précédentes éditions, « le principal message » des journées APIdays 2012 est que « si nos abeilles se portent mieux en ville, c'est à cause de l'état de dégradation des campagnes agricoles », a insisté M. Belval.

 

L'Unaf considère qu'installées sur les toits, terrasses, espaces verts et jardins publics en milieu urbain, les colonies d'abeilles y vivent mieux en raison d'une exposition moindre aux pesticides, et en particulier dans les communes ayant décrété le « zéro pesticides » pour l'entretien de leurs espaces publics, et d'une température légèrement supérieure à celle des campagnes. De plus, les végétations et plantes des villes offrent un enchaînement de floraisons souvent plus régulier permettant un butinage plus long et une plus grande diversité de fleurs, selon l'Unaf.

 

Il convient de préciser que le phénomène de disparition des abeilles a été à plusieurs reprises mis en avant par la communauté scientifique à travers le monde, et que son caractère multifactoriel impliquant à la fois par exemple des parasites (le varroa), des prédateurs comme le frelon asiatique, des virus – avec parfois des synergies entre tous ces facteurs – voir la transhumance des ruches, renvoyant les apiculteurs à leurs pratiques, ne sauraient accuser de manière unilatérale les pesticides.

 

Actuellement, « la moyenne de la production de nos ruches en ville est, avec environ 18 kg par ruche, au-dessus de la moyenne de production nationale », selon M. Belval.

 

Dans les campagnes, depuis 1995, on assiste à la disparition progressive des colonies, avec pour conséquence une chute de la production nationale de miel de 30 % et des volumes d'importation multipliés par trois. Le marché intérieur consomme environ 40.000 t par an et la France en produit moins de 20.000 t.

 

Les journées « APIdays » sont organisées par l'Union des apiculteurs, associée aux collectivités locales et entreprises partenaires et engagée depuis 2005 dans le programme « Abeille sentinelle de l'environnement » (www.abeillesentinelle.net).

 

B.V.

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