La préfecture du Haut-Rhin a pris un nouvel arrêté prescrivant des épandages d'insecticides pour lutter contre la chrysomèle du maïs, malgré un arrêté municipal de la commune de Hégenheim (Haut-Rhin) interdisant ces traitements chimiques sur son territoire.
Dans un communiqué publié mardi, la préfecture a indiqué que le juge des référés du tribunal administratif de Strasbourg a suspendu lundi l'arrêté municipal du 4 août par lequel le maire de Hégenheim interdisait le traitement chimique de la chrysomèle sur le ban de sa commune.
La sénatrice-maire de Hégenheim (Haut-Rhin), Patricia Schillinger (PS), qui souhaite qu'on privilégie des moyens moins nocifs pour lutter contre ce coléoptère nuisible, a indiqué de son côté qu'elle allait adresser au président Nicolas Sarkozy un courrier pour lui demander plus d'information des citoyens.
«Je ne conteste pas qu'il faut traiter la chrysomèle, mais il y a des gens allergiques, il faut les prévenir du danger par une signalétique appropriée en français et en allemand, car nous sommes tout proche de la Suisse et de l'Allemagne», a-t-elle déclaré.
Selon sa première adjointe Bernadette Wieder, le manque d'information en provenance des autorités est en effet «très décevant». «Nous avons tout appris par la presse», observe-t-elle.
Soutenue par plusieurs associations locales vouées à la qualité de vie et à l'écologie, la municipalité souhaite privilégier la rotation des cultures, comme en Suisse, ou rechercher ailleurs en Europe des moyens alternatifs et plus efficaces que les traitements chimiques, pour empêcher l'expansion de la chrysomèle.
A la suite de l'ordonnance de lundi, la préfecture a pris un nouvel arrêté prescrivant diverses mesures de lutte et en particulier des traitements par épandage dans trois zones ciblées, dont celle de Hégenheim, et dans deux zones de sécurité qui concernent 18 communes proches.
Cependant, précise la préfecture dans un communiqué, «compte tenu des conditions météorologiques très défavorables, les traitements dans la nouvelle zone focus de Hégenheim prescrits par arrêté du 11 août n'ont pas encore commencé».