Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a rappelé mardi à l'Inde qu'il fallait faire des «sacrifices» afin de faire aboutir les négociations de l'OMC, après l'échec de la réunion de Genève en juillet.
«Tout le monde fait des sacrifices», a déclaré Lula au Premier ministre indien Manmohan Singh lors d'un entretien téléphonique, a annoncé une porte-parole de la présidence brésilienne.
«Pour le Brésil, les coupes dans le secteur industriel devraient être profondes et exiger des mesures d'adaptation, mais nous pensons qu'il est possible d'arriver à un accord», a-t-on précisé de même source.
Lors de leur conversation, Lula, qui tente de convaincre les Etats-Unis, l'Inde et la Chine de reprendre les discussions, a déclaré au Premier ministre indien qu'il se sentait «triste à la suite de l'issue négative» du sommet de Genève.
Ce sommet organisé pour tenter de débloquer le cycle de Doha lancé à Doha en novembre 2001 a échoué en raison notamment d'un désaccord entre les Etats-Unis et l'Inde sur les mécanismes pour protéger les marchés des pays en développement contre la hausse des importations des produits agricoles.
Son interlocuteur indien s'est déclaré «aussi déçu que les autres» et aurait souligné l'importance pour la suite des négociations de la prochaine visite en Inde du directeur général de l'OMC.
Le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim, explique dans un entretien au quotidien Le Monde, daté du 13 aôut, que le président Lula «a l'intuition qu'il existe encore une petite chance de conclure» le cycle de négociations de Doha
«Il veut mobiliser les leaders mondiaux (...) et les convaincre de se réunir ou de donner un ordre ferme à leurs délégués pour aboutir», poursuit-il.
«Mais il faut faire vite, prendre rendez-vous dès la mi-septembre, à Brasilia ou ailleurs, avant que les facteurs politiques déjà à l'oeuvre – les enjeux électoraux aux Etats-Unis et en Inde – interfèrent encore plus», précise le ministre brésilien.