Michel Barnier a ouvert le débat sur l'avenir de la Pac après 2013 avec les jeunes agriculteurs européens (CEJA), réunis à Annecy du 20 au 23 septembre, en marge du Conseil informel des ministres de l'Agriculture de l'Union européenne (UE). «Un symbole», leur a-t-il assuré.
Dimanche, face à une assemblée attentive et concernée par l'avenir de la Pac, le ministre a expliqué ses ambitions, rappelant les cinq défis auxquels doit faire face l'agriculture: la sécurité alimentaire, la volatilité des prix, le réchauffement climatique, les risques sanitaires et la raréfaction des ressources et des espaces naturels.
Pour y parvenir, l'agriculture a besoin de conserver un budget conséquent. Michel Barnier assure que ce sont les citoyens et les consommateurs qu'il faut convaincre. «L'agriculture concerne l'alimentation, vitale pour le citoyen. Elle ne doit donc pas être laissée à la loi du marché. Le détricotage actuel de la Pac ne me fait pas dire autre chose. Là où nous avons créé une gouvernance, nous n'allons pas l'abandonner», a assuré le ministre.
Pour lui, la traçabilité alimentaire et notamment les signes de qualité exigent également une politique publique. «Je ne défends pas la Pac par nostalgie, mais parce qu'elle est stratégique et vitale. C'est une politique d'avenir.»
Michel Barnier veut donc réorienter la Pac avec le bilan de santé et l'amplifier après 2013 vers une politique équitable et qui soutienne une agriculture durable. «Cette réorientation donnera du sens à la Pac qui repose sur des hommes et des femmes dans leurs entreprises, et de la lisibilité pour les jeunes agriculteurs européens», a-t-il souligné.
Pour y parvenir, il reste à imaginer des outils de stabilisation des marchés. Pour les vingt-sept ministres, la tâche ne sera pas aisée car les divergences sont nombreuses. «Il nous faut aborder les débats avec ambition et ouverture, prendre le temps d'écouter et pas imposer», a averti Michel Barnier. Mais déjà les Jeunes Agriculteurs partagent sa vision.
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