La création de « Vignobles de France » a été votée mercredi par les professionnels, a indiqué Viniflhor (Office national interprofessionnel des fruits et légumes, des vins et de l'horticulture).
Le conseil de direction de l’office a donné, à la quasi-unanimité, son accord à la création de cette nouvelle catégorie de vins, qui pourront être produits à partir de vins de pays agréés en cépages et provenant de différentes régions. Le seul opposant a été Jacques Gravegeal, président du syndicat des producteurs de vin de pays d'Oc.
Le projet de décret adopté doit encore être signé par le ministre de l'Agriculture Dominique Bussereau qui a déjà indiqué qu'il y était favorable.
Jusqu'à présent, les vins de pays ne pouvaient être produits que dans leur région d'origine, ce qui désavantageait les vins français face à leurs concurrents du Nouveau Monde.
Désormais, ces vins de pays « Vignobles de France » pourront comporter les mêmes cépages (par exemple Cabernet et Merlot), au nombre de 2, 3 ou exceptionnellement 4, de plusieurs régions (Languedoc-Roussillon, Pays de Loire par exemple).
Sur l'étiquette de ces vins ne seront plus mentionnés que les noms des cépages utilisés sous la mention « Vignobles de France », considérée plus qualitative que les différentes régions que les étrangers ne connaissaient pas ou peu.
« La crise profonde la viticulture mérite un autre traitement que la seule création de Vignobles de France. Les vins de pays d'Oc, les seuls à avoir vu leurs ventes progresser en 2006 et qui représentent 51 % des vins de pays au plan national, ne veulent pas être le réservoir de la variable d'ajustement national », a déclaré, après le vote, Jacques Gravegeal.
De nombreux partisans de « Vignobles de France » ont toutefois émis des réserves craignant que les marchés nouveaux, notamment à l'étranger, de cette nouvelle segmentation ne cannibalisent les produits existants, selon les propos rapportés par plusieurs participants à la réunion.
L'AFED (Association française des éleveurs, embouteilleurs et distributeurs) et l'ANIVIT (Association des vins de de table et des vins de pays) se sont félicitées par contre, dans un communiqué commun, « de voir aboutir ce long travail qui permet la naissance de vins de pays Vignobles de France qui donneront plus de lisibilité aux vins français pour accroître leurs marchés ».
Pour ces deux organisations « cette nouvelle dénomination offrira la possibilité de repartir à la conquête des consommateurs internationaux ».
Pour avoir droit à cette nouvelle dénomination les vins devront être issus de vins de pays obtenus à partir de vendanges récoltées au sein de 64 départements déterminés. Seules la Bretagne, la Picardie, le Nord-Pas-de-Calais en sont exclus ainsi que l'Alsace et la Champagne car elles ne produisent que des AOC (Appellations d'Origine Contrôlée).
D'ici quelques années, 1 à 2 millions d'hectolitres, soit quelques dizaines de millions de bouteilles, devraient pouvoir être vendues par an sous la mention « Vignobles de France », selon les experts. Actuellement les vins de pays d'Oc vendent 4 millions d'hectolitres par an.