L'ensemble des acteurs viticoles du Languedoc-Roussillon (indépendants, coopératives, syndicats) ont réclamé mardi à Narbonne une révision des modes d'attribution des primes d'arrachage européennes pour permettre de faire face à la crise du vignoble.
« Les primes sont attribuées en fonction des rendements, en 8 paliers allant de 1 450 euros / ha à 12 300 euros / ha pour des rendements allant de 20 à 160 hl / ha», a expliqué Michel Servage, président de la Fédération des caves coopératives de l'Aude. «Cela revient à aider le moins ceux qui en ont le plus besoin», a-t-il estimé.
Selon les responsables viticoles du Languedoc-Roussillon, l'arrachage, « peu utilisé » en Europe, permettrait « à ceux qui veulent quitter l'activité de le faire dans la dignité, notamment au moment de la retraite. Il permettrait d'autre part pour les autres de se refaire de la trésorerie en se restructurant, et de se désendetter avant de rebondir ».
« Pour que l'Europe révise le mode d'attribution de ces primes, en les déliant des rendements, il faut que la France le demande à Bruxelles. Une réunion de Viniflhor (l'office national interprofessionnel des fruits, des légumes, des vins et de l'horticulture) doit avoir lieu le 14 mars, et devrait en faire la demande au ministre de l'Agriculture », a indiqué Joël Castany, vice-président de la Fédération.
Selon les viticulteurs languedociens, les primes d'arrachage moyennes dans la région ne s'établiraient qu'entre 4 200 et 4 600 euros / ha, ce qui ne suffit pas aux partants pour effacer leurs dettes.
Pour que l'arrachage devienne « le plan social » d'une vigne qui s'est « délocalisée », il faudrait une prime à peu près deux fois plus importante que celle actuellement proposée, ont considéré les responsables viticoles.
A titre d'exemple, l'Aude a arraché en 2006, quelque 4 000 de ses 85 000 ha de vigne. Elle devrait en arracher encore 3 500 en 2007.