Nouvelle coqueluche des médias, le candidat centriste à la présidentielle 2007, François Bayrou, a arpenté mardi durant toute la matinée les allées du Salon international de l’agriculture (Sia) en se taillant un franc succès auprès des visiteurs.
Dans une cohue indescriptible de photographes et de caméras, entouré de proches, comme l’ancien président des jeunes agriculteurs, Jean-Luc Duval, et de parlementaires rompus au monde rural, comme François Sauvadet, Charles de Courson et Daniel Soulage, François Bayrou a beaucoup donné dans le registre « je suis des vôtres », rappelant ses racines paysannes.
Son père, agriculteur béarnais, est décédé accidentellement alors qu’il avait quatorze ans et il possède toujours un élevage de chevaux dans les Pyrénées Atlantiques, là où il vit. Il y a une place à prendre dans le cœur des agriculteurs français avec la retraite prochaine de Jacques Chirac et visiblement François Bayrou semble décidé à vouloir occuper cet espace.
Après avoir avalé un steak en guise de petit déjeuner en compagnie de responsables de la Fédération nationale bovine ( FNB), François Bayrou a multiplié les déclarations de bienveillance à l’égard du monde agricole. « Il y a un immense besoin de reconnaissance, a t-il diagnostiqué. Les agriculteurs ont le sentiment d’être laissés sur le bord de la route. C’est une chose qu’il faut que l’on entende ».
François Bayrou voit dans la forte fréquentation de ce début de salon, un signe et une marque d’intérêt que la société française fait à ses agriculteurs « On doit avoir une politique agricole forte non seulement pour les agriculteurs mais aussi pour la société toute entière, a t-il dit. Cette société ne serait plus la même (…) et la France ne serait plus la France si le tissu agricole s’effondrait ».
Le candidat de l’UDF a expliqué qu’il souhaitait défendre le modèle européen d’exploitation familiale, avec une politique agricole fondée sur les prix. « L’agriculture avec des exploitations couvrant des milliers d’hectares ne ressemble pas à la France » a t-il fustigé.
Il a lourdement insisté sur la sauvegarde de la souveraineté alimentaire : « Des générations se sont battues autour de cela et elles ont eu raison. L’Europe ne doit pas être à la merci de n’importe quelle crise internationale qui pourrait survenir ».
Alors que se profile une forte poussée démographique mondiale dans les décennies qui viennent et que le carbone renouvelable est appelé à remplacer le carbone fossile, le candidat centriste a indiqué qu’il voyait « se dessiner un immense besoin d’agriculture »
François Bayrou estime qu’il va falloir chercher des alliés pour défendre cette politique du côté des nouveaux pays membres de l’Union européenne, à l’instar de la Pologne.
Le président de l’UDF a décerné un satisfecit aux dernières déclarations de Jacques Chirac vitupérant l’attitude du commissaire Mandelson dans les négociations à l’OMC. « Il y a plus ou moins une quinzaine de pays qui sont sur cette ligne d’exigences et je partage les remarques exprimées à ce sujet », a t-il commenté.
François Bayrou s’est exprimé en faveur d’un moratoire sur les cultures d’OGM, reconnaissant que cela fait des années que l’on est sur un moratoire de fait. Dans le même temps, il constate que les OGM se développent à une vitesse inverse dans le reste du monde. « Pour sortir de la zone d’incertitude dans laquelle on se trouve », le candidat centriste a affirmé qu’il demanderait un débat national sur les OGM, nourri notamment par l’Académie des Sciences . Parmi les questions qu’il souhaite voir élucider figurent celles des conséquences pharmacologiques des OGM sur l’alimentation, soulignant que de premières études sont sur le point de sortir.
Lors de sa visite, François Bayou a fait de multiples arrêts sur les stands ayant trait à sa région d’origine, le Sud Ouest. Il s’est fait prendre longuement en photo au milieu de deux blondes d’Aquitaine, avec d’un côté « Solène », issue d’un élevage des Pyrénées Atlantiques et … « Secilia », une championne de 1175 kg !
Dans un sondage publié par le Journal du Dimanche, François Bayrou est crédité de 26 % des intentions de vote chez les agriculteurs. Selon un autre sondage (LH2), son score serait de 20 % parmi l’ensemble des français.
