La filière viticole s'est mobilisée jeudi dans la plupart des régions pour sensibiliser l'opinion publique et protester contre les limites à la publicité et à la distribution du vin qui pourraient être imposés par le gouvernement.
Des actions symboliques ont notamment été menées comme le recouvrement des panneaux des communes portant le nom d'une appellation viticole.
A Bordeaux, environ 150 élus, responsables professionnels et viticulteurs girondins se sont ainsi rassemblés jeudi dans l'après-midi. Le maire, Alain Juppé, a recouvert du mot «censure» un panneau «Bordeaux». Autour de lui, se tenaient des parlementaires, les représentants des principaux syndicats viticoles du Bordelais ainsi que des viticulteurs actifs au sein de leur profession.
«C'est un message fort, il ne faut pas se tromper de combat. Je suis très engagé dans la lutte contre l'alcoolisme (...) mais ce n'est pas la prohibition qui peut être efficace, tous les exemples historiques l'ont démontré», a affirmé l'ancien Premier ministre.
Pour lui, «la meilleure façon de répondre à ce fléau, c'est: l'éducation, la sensibilisation, l'information, la modération».
De son côté, Laurent Gapenne, président de la Fédération des grands vins de Bordeaux, a estimé qu'«au train où vont les choses, nous seront amenés dansi quelques années à rebaptiser toutes les villes portant le nom de vins d'appellation».
Des manifestants ont également masqué les panneaux d'entrée de quelque 70 communes des vignobles d'Anjou et de Saumur, en les recouvrant du slogan: «Quel avenir pour le vin si on ne peut pas en parler?»
En Alsace, le panneau «Colmar capitale des vins d'Alsace» a lui aussi été recouvert du mot «censure» par des manifestants brandissant des panneaux «Avec Sark-Eau et Bachel-eau, le vin tombe à l'eau». Des actions identiques étaient prévues dans la plupart des 70 villages du vignoble alsacien
Le gouvernement pourrait prochainement répondre à une des attentes de la filière viticole en comblant le vide juridique concernant la communication au sujet du vin sur internet.
Mais la profession craint de nouveaux interdits. Elle demande ainsi une définition claire de la limite entre l'information et la publicité alors que des journaux ont été condamnés après avoir publié des articles sur le vin.
Le projet de loi «Hôpital, patients, santé et territoires» pourrait ainsi interdire la vente au forfait et la dégustation gratuite qui se pratiquent dans les salons, les foires aux vins ou les caveaux des viticulteurs.
Ils protestent également contre l'augmentation de la fiscalité sur le vin prévue par le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
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