La Commission européenne, malgré les voix contestataires de la profession viticole française, n’a pas renoncé à autoriser, du moins temporairement, le droit de chauffer les vins pouvant bénéficier du label « Agriculture biologique ».
Un nouveau projet de compromis concernant la liste des pratiques de vinification qui seront permises pour les vins biologiques à partir de 2010 est examiné en ce moment par le comité permanent de la chaîne alimentaire de l’UE.
Contrairement à la France poussée par ses vignerons, la plupart des Etats membres de l’UE ne sont pas opposés au traitement par la chaleur des vins biologiques. A titre de compromis, la Commission pourrait proposer une autorisation provisoire et de revoir la situation, si c'est nécessaire, dans quelques années.
Par ailleurs, à la demande de plusieurs pays, la Commission pourrait également prévoir un cahier des charges moins contraignant pour le taux d’anhydride sulfureux du vin (S02). Ce taux serait fixé à 50 mg/l pour les vins blancs et à 30 mg pour tous les autres vins.
Dans un communiqué du 14 décembre 2009, les Vignerons indépendants de France (Vif) « trouvent inadmissible que la France porte une position contraire à l’intérêt des vignerons français » en acceptant le compromis de la Commission européenne et de la Scof (Commission permanente de l'agriculture biologique) quant à l'avenir des vins biologiques en Europe.
« Selon la dernière version du texte, relèvent les Vif, certaines pratiques (flash pasteurisation sur les moûts, osmose inverse, nanofiltration avec des diamètres extrêmement réduits…) seront autorisées jusqu’en 2013 alors qu’elles sont contraires au considérant (n° 6 du projet) selon lequel "la vraie nature du produit doit être conservée". »
Pour les vignerons indépendants, « il est un secret de polichinelle que l’autorisation "provisoire" de ces pratiques sert en premier lieu l’industrie et dessert les vignerons indépendants fidèles aux pratiques plus artisanales ».
Ils s’opposent « à ce que l’on brade les exigences du vin bio uniquement pour permettre à l’industrie de capter un nouveau segment de marché très porteur notamment à l’exportation », considérant qu'aujourd'hui « 70% de la production de vin bio est exportée ».
S'appuyant sur une étude de FranceAgriMer de 2009 selon laquelle « 80% des consommateurs sont hostiles à l’usage de ces pratiques », les Vif demandent au ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, de « faire triompher à Bruxelles une réglementation équitable et donc juste ».
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