Les professionnels du vin dénoncent «l'injustice législative» qui frappe leur filière en raison du «refus» du gouvernement de clarifier la notion de publicité et d'autoriser la vente de vin sur internet.
«En contradiction avec les engagements du président de la République, le gouvernement ignore l'injustice législative qui frappe de plein fouet toute la filière vitivinicole», selon une motion rédigée par l'association Vin et Société, qui regroupe l'ensemble de la filière.
Ce texte sera soumis pour signature aux organisations professionnelles lors des réunions de prévendanges, prévues dans les prochains jours. La motion sera ensuite envoyée au président de la République qui, souligne l'association, s'est engagé à modifier la loi lors de sa campagne présidentielle.
Le gouvernement «refuse toujours de reconnaître l'internet comme un média autorisé à la publicité pour les boissons alcoolisées» et «de donner une vraie définition de la publicité», dénonce la motion.
Celle-ci pointe du doigt les ministères de la Santé et de l'Agriculture qui «n'ont pris aucune décision pour sortir de cette impasse juridique, catastrophique pour tout le monde du vin».
Les professionnels du vin réclament un «aménagement» de la loi Evin qui, depuis 1991, encadre strictement la publicité pour les boissons alcoolisées et ne cite pas l'internet parmi les supports de communication autorisés puisqu'elle fut votée à une date où le web n'avait pas encore tissé sa toile.
L'absence de réglementation n'a pas empêché les sites de vin de trouver leur place sur internet. Mais cette présence manque d'assise légale, comme l'a rappelé la cour d'appel de Paris, en février, qui a contraint le brasseur Heineken à fermer son site français.