Des agriculteurs et conducteurs de montgolfières ont signé une charte pour limiter les dégâts et désagréments causés par les ballons.
Les atterrissages intempestifs de montgolfières ont fini par lasser les agriculteurs de la Champeigne tourangelle, une plaine céréalière située au sud-est de Tours. En effet, dans cette zone Natura 2000 de protection de la très menacée outarde canepetière, ils implantent spécialement des cultures fourragères pour favoriser sa nidification... et ont l'interdiction d'entrer dans leurs parcelles de la fin de mai à la mi août.
A l'inverse, bénéficiant d'un vide juridique, les exploitants de montgolfières (aérostiers) ont toute liberté pour de se poser dans ces parcelles et surtout d'y faire entrer leurs 4x4 et leurs remorques sans aucune précaution.
A la demande du GDA de la Champeigne tourangelle, la sous-préfecture de Loches a provoqué plusieurs réunions avant l'été pour initier un dialogue entre agriculteurs et aérostiers.
Une charte de bonnes intentions a été rédigée pour l'ensemble de l'Indre-et-Loire. Deux pratiques sont particulièrement visées: le vol rasant et l'atterrissage en milieu de champ.
«Les montgolfières font du rase-motte sur des kilomètres pour voir le gibier fuir, c'est très perturbant pour les animaux d'élevage et les outardes, la charte prévoit un minimum de 150 mètres d'altitude», souligne Vincent Louault, agriculteur, administrateur du GDA de la Champeigne.
Concernant l'atterrissage, la charte demande de privilégier les chemins plutôt que les champs cultivés ou les prairies.
En zone Natura 2000, l'atterrissage est tout simplement interdit.
Pour la récupération des passagers et du matériel, le document stipule de rentrer en contact avec l'exploitant de la parcelle ou ses voisins, de laisser autant que possible les véhicules sur les chemins, de refermer les clôtures.
Mais sans portée réglementaire, la charte n'est pas respectée par certains aérostiers qui recherchent même la confrontation. Les agriculteurs ont alors la parade: «Nous les photographions et les filmons pour remonter les informations à la préfecture en fin d'année, ils n'apprécient pas du tout», indique Vincent Louault.
Vols gratuits Lorsque les aérostiers provoquent des dégâts chez un agriculteur, ils lui proposent en général un vol gratuit en guise de dédommagement (un vol coûte de 200 à 250 euros par personne). Les organisations professionnelles refusent de généraliser ce principe et préfèrent un système davantage fondé sur le respect. |