La Commission européenne a estimé vendredi avoir répondu à toutes les objections de Moscou et juge que sur base de ces nouvelles informations, la Russie devrait être en mesure de lever l'embargo sur la viande polonaise, imposé depuis novembre 2005.
L'exécutif européen dit avoir envoyé jeudi soir «des réponses exhaustives» aux autorités russes sur les résultats des inspections vétérinaires effectuées le mois dernier par Moscou en Pologne.
«Nous sommes convaincus d'avoir répondu à toutes les questions soulevées par la Russie de manière à ce qu'il soit possible de lever l'embargo», a déclaré vendredi un porte-parole de la Commission, Philip Tod, espérant «que les consultations en cours entre l'UE et la Russie seront résolues rapidement».
«Nous comprendrions que les autorités russes souhaitent encore clarifier certains points, car il s'agit de questions très techniques et qu'éventuellement, nous tenions des discussions au niveau politique», a toutefois ajouté M. Tod, appelant à une «réponse rapide» de Moscou.
Le commissaire à la Santé, Markos Kyprianou, a d'ores et déjà prévu de rencontrer à la « mi-avril » le ministre russe de l'Agriculture, Alexei Gordeyev, «afin de discuter de l'évolution des relations sanitaires» entre UE et Russie.
Depuis plusieurs mois, l'embargo russe sur la viande polonaise empoisonne les relations entre Bruxelles et Moscou et bloque l'ouverture de négociations sur un vaste accord de partenariat UE-Russie qui doit comporter un important volet énergétique.
Lors d'une réunion il y a quinze jours à Moscou, les experts russes avaient remis aux Européens une liste de «lacunes» relevées lors des inspections en Pologne.
Bruxelles s'était alors engagée à les examiner «point par point», afin de vérifier si ces défauts justifiaient ou non le maintien d'un embargo.
La Commission a également annoncé vendredi avoir reçu les rapports provisoires des 27 Etats membres sur les normes de qualité de leurs produits d'origine animale.
Au début de mars, Moscou avait relancé la menace de suspendre les importations de ces produits venant d'autres pays de l'Union européenne si les Européens ne lui fournissaient pas ces rapports avant le 31 mars.
Certaines livraisons de produits d'origine animale en provenance d'Europe «ne correspondent pas aux normes vétérinaires russes», jugent en effet les autorités russes, citant des cas de salmonelle et de listeria détectées dans certaines viandes importées d'Allemagne, de France, de Belgique et des Pays-Bas.