Au moins 31 départements, principalement dans une vaste moitié nord de la France, avaient pris des mesures de restriction des usages de l'eau à la fin de juillet, selon un décompte lundi du ministère de l'Ecologie.
«La situation de la moitié sud est plutôt meilleure qu'en 2008. En revanche, elle est un peu moins favorable que l'an passé sur la moitié nord, région Poitou-Charentes comprise», a indiqué un conseiller du ministère. «On n'est pas dans une année de grosse sécheresse», a cependant souligné cet interlocuteur.
Quand des restrictions sont recensées dans un département – 31 à ce jour – elles indiquent qu'une rivière ou une nappe au moins de ce département présente un déficit, selon le protocole défini avec les préfets depuis la grande sécheresse de 2003, a expliqué cet expert.
Deux régions – du Poitou-Charente jusqu'au Loiret, soit le Centre-Ouest, et la Beauce jusqu'au sud de la région parisienne – sont touchées chaque année de façon récurrente en raison des nappes souterraines déficitaires.
«Plutôt qu'un épisode de sécheresse, ces restrictions révèlent un déficit devenu structurel: dans certains endroits, quelle que soit la pluviométrie, dès qu'il fait chaud et qu'il faut arroser les maïs, les restrictions s'avèrent nécessaires», remarque le ministère.
En revanche, pour l'instant le sud ne souffre pas: le littoral de la Côte d'Azur a reçu de fortes pluies à la fin de juin et au début de juillet. Et pour les autres régions, du Sud-Ouest notamment, le ministère se dit «plutôt confiant» en raison des orages nombreux qui arrosent la zone à partir de la mi-août.
«On saura d'ici à 15 jours si on risque des problèmes ou pas, mais ce n'est pas la tendance.»
Les observations du ministère recoupent celles du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM): dans une note d'information publiée à la mi-juillet, le BRGM relevait la baisse générale du niveau des nappes phératiques françaises. Il restait cependant encore supérieur à la normale en Bretagne, en Basse-Normandie, dans le Nord-Pas-de-Calais et le Sud, sauf le Roussillon, mais s'avérait inférieur à la normale dans le Centre, l'Ile-de-France, la Champagne-Ardenne et en Lorraine.