La présidente argentine Cristina Kirchner a renoué lundi le dialogue avec les organisations agricoles, afin de désamorcer le risque d'un nouveau conflit social avec ce secteur, un an après celui qui avait fait chuter sa cote de popularité.
Un mois après sa lourde défaite aux législatives de mi-mandat, la dirigeante de centre-gauche a convoqué les représentants des syndicats agricoles à une réunion vendredi 31 juillet, au cours de laquelle tous les sujets pourront être abordés, a précisé le chef du gouvernement Anibal Fernandez.
L'an dernier, la décision du gouvernement d'augmenter de 25% la taxe à l'exportation du soja, principale richesse agricole du pays, avait provoqué un conflit de près de six mois paralysant le pays de mars à juillet. La cote de popularité de Mme Kirchner en avait subi le contrecoup, passant de 55 à 30%.
Après l'annonce de cette réunion, les producteurs laitiers ont suspendu leur appel à la première grève de l'année. Ils protestent contre la baisse des prix qui a poussé 5.000 des 16.000 exploitations du secteur à fermer au cours des sept dernières années, pour se tourner vers des activités plus rentables comme la location de terres ou la production de soja.
Le soja devrait de nouveau être au coeur des discussions entre la présidente et les organisations agricoles, car le gouvernement espère récolter 6 milliards de dollars (4,2 milliards d'euros) au titre de la taxe à l'exportation malgré la crise économique, contre 9,5 milliards l'an dernier.
L'Argentine, qui a en outre perdu entre 1,5 et 1,8 million de bovins en moins d'un an à cause d'une sécheresse historique, devrait voir le montant de ses exportations agricoles chuter de 30 milliards à 16 milliards de dollars cette année, selon la Bourse de Rosario, pôle agro-industriel du nord du pays.
Le pays sud-américain est le premier exportateur mondial de farine et d'huile de soja, le troisième pour les graines de cet oléagineux, le second pour le maïs et le cinquième pour le blé.