Intervenant lors d'une conférence de presse le 24 juillet, Luc Guyau, président de l'APCA (assemblée permanente des chambres d'agriculture), a présenté les grands axes de réflexion de son organisation dans la perspective du bilan de santé de la Pac et des discussions nationales du Grenelle de l'environnement et des Assises de l'agriculture.
«La logique de la Commission pour le bilan de santé en 2008 est claire: elle vise à poursuivre l'évolution de la Pac avec comme seul objectif la libéralisation totale des marchés agricoles», résume l'APCA.
Les chambres d'agriculture plaident au contraire pour une politique agricole fondée sur la responsabilité des agriculteurs, sur le copilotage des débouchés, sur la rémunération environnementale.
Selon l'APCA, le retournement structurel des marchés mondiaux ne doit pas être utilisé pour abandonner tout outil de régulation au motif de leur inutilité et pour réduire le niveau des aides au motif d'une surcompensation. Ce serait la pire des stratégies pour l'agriculture européenne. «Or, ne rien proposer, c'est valider la pertinence de cette stratégie», expliquent les chambres d'agriculture.
Dans ce contexte, l'APCA ouvre le débat autour de sept axes:
1) rechercher les conditions d'une performance durable déclinant compétitivité et écologie et prenant appui sur la différenciation;
2) contractualiser les débouchés dans le cadre du renforcement de la structuration des filières et donner des outils nouveaux à l'organisation de la production et à l'interprofession;
3) préserver les bassins de production valorisant l'herbe par l'élevage ou soumis à de fortes concurrences dans le cadre d'une approche renouvelée des dispositifs;
4) privilégier l'initiative des agriculteurs à travers la certification des entreprises agricoles en en faisant un outil de gestion économique et écologique;
5) définir le nouveau profil des entreprises agricoles eu égard au coût de leur transmissibilité et à leur évolution: démographie, conditions de vie, montée des risques, recours au salariat...
6) adapter le soutien à l'agriculture en l'ajustant aux nouveaux objectifs, en prenant en compte les atteintes à la préférence communautaire et en solvabilisant les fonctions non marchandes;
7) initier une nouvelle approche des négociations internationales pour l'agriculture en inscrivant le principe de la souveraineté et l'indépendance alimentaire des Etats.