Etablir une nouvelle politique énergétique pour l’Union européenne (UE). Telle est la volonté de Bruxelles afin de lutter contre le changement climatique et renforcer la sécurité énergétique.
« Si nous prenons les bonnes décisions maintenant, l’Europe peut conduire le monde vers une nouvelle révolution industrielle : le développement d’une économie produisant peu de carbone », a estimé mercredi Andris Piebalgs, commissaire européen en charge de l’énergie, lors de la présentation d’un paquet de mesures pour parvenir à cet objectif.
Parmi elles, une « feuille de route » sur les énergies renouvelables, dans des secteurs comme l’électricité, les transports, le chauffage et la climatisation. L’objectif, obligatoire, est d’atteindre pour celles-ci 20 % de la palette énergétique globale de l’UE d’ici 2020. Libre ensuite à chaque Etat membre de déterminer la combinaison de sources d’énergies renouvelables la mieux adaptée à sa propre situation.
Cet objectif de 20 % est assorti de l’obligation, et c’est nouveau, d’atteindre au minimum 10 % de biocarburants utilisés dans les transports, à la même échéance. La directive européenne de 2003 sur les biocarburants fixait une valeur uniquement indicative, de 5,75 % d’ici 2010, mais les réalisations ne devraient pas être satisfaites et Bruxelles entend donc passer à la vitesse supérieure.
Outre cette feuille de route sur les énergies renouvelables, l’exécutif européen souhaite s’engager dès maintenant à réduire, toujours d’ici 2020, d’au moins 20 % les émissions de gaz à effet de serre dues à sa consommation d’énergie, par rapport à leur niveau de 1990. Dans le cadre du protocole de Kyoto, l’UE avait un objectif de réduction de 8 % d’ici 2012. Plus globalement, la Commission estime qu’un accord international post-Kyoto devrait entraîner pour 2020 une réduction de 30 % des émissions produites par les pays développés.
La Commission européenne envisage aussi d’augmenter d’au moins 50 % ses dépenses annuelles en recherche dans le domaine de l’énergie, au cours des sept prochaines années.
Ces propositions vont être soumises début mars aux Vingt-Sept lors du Conseil européen puis sur la base des prises de positions politiques des gouvernements, la Commission devrait mettre en place des mesures législatives d’ici fin 2007.