Après deux années plus enthousiastes, la morosité atteint de nouveau le moral des agriculteurs: 64% considèrent que leur trésorerie s'est dégradée, selon un sondage réalisée par BVA et publié dans Agrodistribution de novembre.
Cette proportion atteint 71% chez les éleveurs et 81% chez les producteurs du sud de la France.
C'est en grandes cultures que le retournement de situation est le plus perceptible. Alors que l'an dernier, 47% des céréaliers évoquaient un accroissement de leur trésorerie, ils ne sont plus que 20% en 2008. Et si seulement 19% voyaient leurs comptes plus dans le rouge en 2007, ils sont trois fois plus nombreux (56%) cette année.
De fait, seuls 11% des agriculteurs interrogés estiment que leur trésorerie s'est améliorée.
Depuis le printemps, les cours des grains sont sur une tendance baissière. Tout dernièrement, la chute spectaculaire des bourses mondiales a donné le coup de grâce.
En parallèle, les agriculteurs font face à une forte dégradation des coûts de production. Les comptabilités commencent à faire ressortir les augmentations de charges survenues depuis un an. Orama estime par exemple, sur la base des prix de l'énergie atteints en juin dernier (ce qui doit désormais être nuancé), que les charges de fertilisation augmenteront de 120 €/ha sur 2008-2009 et les charges de mécanisation de 90 €/ha.
