La crise de la fièvre catarrhale ovine (FCO) affecte durement les trésoreries des exploitations allaitantes du Nivernais.
La mortalité, les problèmes de fécondité et de performances des animaux sont d'autant plus difficiles à supporter qu'ils coïncident avec l'envolée des prix de matières premières. Au marché au cadran de Corbigny, dans la Nièvre, des éleveurs de la Coordination rurale ont témoigné lundi, au président national du syndicat, François Lucas, de la situation de l'élevage allaitant dans ce canton éprouvé depuis septembre 2007.
Les agriculteurs ont vacciné leur cheptel mais ils déplorent encore des vaches vides. Les troupes ovines connaissent cette année un taux de pertes beaucoup plus important. Joëlle Girard, à Moraches, a eu la moitié de son troupeau ovin décimée. Bertrand Bouche-Pillon, à Anthien, a enregistré 30% de veaux morts l'hiver dernier. Tous connaissent une hausse des frais vétérinaires en plus de celle des aliments.
Les vendeurs de matériel, venus parler de leur situation, notent une réduction des activités d'entretien et de réparation, ainsi que de récents refus de financement pour des dossiers d'investissement.
Après un an de crise sanitaire, les résultats économiques des exploitations se sont effondrés comparativement à la très bonne année 2006. La progression des charges opérationnelles et le poids de charges de structure liées aux investissements des années précédentes contraignent à réduire, voire supprimer, les prélèvements privés.
Le résultat courant de 2008 des éleveurs allaitants de la Nièvre tombe en dessous de 100 €/ha, soit moins de 8.000 € par UTAF, selon les chiffres présentés par le CER France Alliance Centre basé à Nevers. Il avait atteint 22.000 € en 2006 avant de commencer à descendre à 14.000 € en 2007.
Pour les éleveurs, les signaux du marché ne sont pas encourageants. Ils voient actuellement se dégrader les cours des broutards. Lundi dernier, au marché de Corbigny, sur 250 mâles présentés à la vente, 132 ont été invendus.
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