«La tempête a particulièrement affecté le coeur d'un des plus grands massifs forestiers français, celui des Landes, avec un million d'hectares. Ailleurs, les dégâts sont également importants mais moins concentrés», a affirmé dimanche le directeur général de l'Office national des forêts (ONF), Pierre-Olivier Drège.
Selon le syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest, la tempête a ravagé 60% de la forêt dans le sud de la Gironde et les Landes.
La tempête Klaus s'avère déjà plus dévastatrice pour les forêts du Sud-Ouest que celles de 1999, notamment en raison des sols détrempés qui ont rendu les peuplements plus instables, a souligné M. Drège.
Par ailleurs, les pins maritimes de la forêt landaise sont particulièrement vulnérables, offrant davantage de prise aux vents que les feuillus.
Le ministre de l'Agriculture Michel Barnier a indiqué qu'il proposerait, à une date encore non définie, la mise en oeuvre d'un «plan global» en faveur des forêts.
«Ce plan permettra d'assurer la récupération des bois abattus, le stockage et la valorisation de ces bois et d'organiser la reconstitution du patrimoine forestier», selon son ministère.
Michel Barnier a effectué dimanche une visite dans la région avec le président de la République qui avait alors évoqué la mise en place d'un «plan spécifique pour valoriser la forêt».
«On va essayer de faire en sorte que tout le bois tombé [...] ne soit pas gâché», avait ajouté le président, suggérant de «faire de la crise une opportunité pour accélérer le développement de l'énergie renouvelable autour de toute la filière forestière».
Alors que la forêt restait dimanche largement inaccessible et dangereuse, les premières évaluations des dégâts sont attendues dans le courant de la semaine, avant un inventaire plus précis dans les deux ou trois semaines, a indiqué Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat à l'Ecologie, qui se rendra sur place mardi avec le ministre du Développement durable Jean-Louis Borloo.
«Le plus urgent à ce stade, a-t-elle déclaré, va être de ramasser le bois et de le sortir au plus vite de la forêt, avant le printemps pour éviter les risques d'incendies». «D'autant que le pin maritime se dégrade très rapidement», a-t-elle poursuivi. «Il faut trouver rapidement des sites de stockage où l'on puisse l'arroser régulièrement pour le conserver, sans créer de pollution.»
Alors que les forestiers s'inquiétaient dès samedi du contexte de crise dans lequel ces stocks de bois vont être déversés sur le marché, Mme Jouanno a relevé les débouchés possibles: production d'énergie (chaleur et électricité) et isolation des bâtiments, prévus dans le Grenelle de l'environnement et déjà financés dans le budget pour 2009, notamment avec la création du «fonds chaleur» (1 milliard d'euros sur trois ans) et l'écoprêt à taux zéro.
L'autre filière possible pour le pin étant la pâte à papier, ajoute M. Drège. «En 1999, nous avions perdu quatre ans de récolte. Nous sommes cette année sur quelque chose de comparable», estime le patron de l'ONF, dont les équipes vont surtout s'atteler dès lundi au dégagement des arbres tombés, travail particulièrement dangereux à réserver aux professionnels, insiste-t-il.
Découvrez les affres de la tempête de ce week-end en images (photos A. Delest/GFA):
Lire également: