Les prix du sucre ne devraient pas tomber en 2008 plus bas que leurs planchers de 2007, malgré la perspective d'un vaste surplus de production, a estimé mercredi la maison de courtage Czarnikow.
«Bien que les prix du sucre s'inscrivent dans une tendance à la baisse, nous pensons qu'ils ne tomberont pas aussi bas que par le passé», affirment les analystes de Czarnikow dans leur rapport mensuel.
En septembre, le prix d'une tonne de sucre a reculé jusqu'à 260 livres sterling environ, contre près de 500 livres en mai 2006. Aux Etats-Unis, la livre de sucre avait reculé sous les 10 cents, contre près de 20 cents en mai 2006.
«En dépit du fait que les hausses des prix, comme celle de l'an dernier, jusqu'à presque 20 cents la livre, aient historiquement été suivies par des creux, le marché du sucre s'appuie à présent sur des bases plus solides», ont-ils expliqué.
Czarnikow a chiffré à 10,5 millions de tonnes l'excédent de production pour 2007-2008, mais identifié plusieurs raisons qui devraient empêcher les prix de plonger malgré cette surproduction.
Premièrement, le sucre devrait en 2008 attirer les investisseurs en raison de son caractère désormais bon marché et de l'attrait suscité généralement par les matières premières.
«La divergence entre les prix du sucre et ceux du maïs, du blé et du soja a attiré l'attention (des investisseurs), sachant que l'agriculture devient un thème d'investissement à la mode, au moment où les prix du pétrole brut ont presque atteint la cible de 100 dollars le baril», soulignent les analystes.
Dans un contexte de flambée pétrolière, les matières premières agricoles permettant d'obtenir des énergies alternatives suscitent un intérêt accru.
Par ailleurs, la vigueur de la demande devrait également freiner la descente des prix. Selon les estimations de Czarnikow, la consommation mondiale a ainsi progressé de 3,5% en 2006-2007 comparé à l'année précédente, «ce qui est au dessus de moyenne historique de +2%».
Selon la maison de courtage, les prix devraient être soutenus également par la faiblesse du dollar, qui incite à l'achat les investisseurs munis d'autres devises.
L'Organisation internationale du sucre (ISO) avait pour sa part estimé début décembre qu'il ne fallait pas s'attendre à un rebond des prix avant septembre 2008.