La Coordination rurale et la Confédération paysanne ont exprimé des réactions divergentes, jeudi dans leurs communiqués, au lendemain de l'accord politique intervenu entre les ministres de l'Agriculture de l'Union européenne pour la réforme de l'organisation commune du marché du vin (OCM vin).
Un des points importants de la réforme est que des enveloppes financières nationales permettront à chaque Etat membre d'appliquer des mesures adaptées à sa situation particulière (promotion, restructuration et la reconversion du vignoble, innovation, gestion des crises, restructuration des entreprises, etc.).
Pour la Coordination rurale, «la reconnaissance du principe de subsidiarité aux Etats-membres identifiés comme aptes à gérer des enveloppes nationales constitue une avancée. Il reviendra à la France d’organiser la concertation de tous les producteurs pour en garantir une utilisation conforme à l’intérêt général de la viticulture».
Le syndicat se félicite par ailleurs «que l’union politique des grands pays producteurs de vin ait permis de repousser les propositions ultralibérales de la Commission». Il estime «qu'il faudra demeurer intransigeant en 2013 pour garder la maîtrise des plantations en Europe».
Pour la Confédération paysanne, au contraire, l'attribution d'enveloppes nationales revient à «renationaliser pour mieux libéraliser ». Elles placent les Etats «dans le rôle de gestionnaires de crises et de mises en compétition des bassins de production, confortant ainsi la guerre mondiale des metteurs en marché»...
Le syndicat est tout juste satisfait du sursis obtenu pour la libéralisation des droits de plantation mais «le reste» ne lui convient pas : «Arrachage hors toute logique agronomique, (...), règles de chaptalisation réellement non contraignantes, véritable menace sur les vins de pays par la possibilité accordée aux vins de table de mentionner le cépage, et droits d'information des consommateurs bafoués puisque taisant obstinément les informations sur la dérive des substances autorisées dans l'ensemble des vins... ».
«La réforme de l'OCM viticole signe la fin d'une organisation du marché européen», affirme la Confédération paysanne.
«Cette non orientation politique de la réforme de l'OCM viticole est-elle un précurseur de la réforme de la PAC? Belle manière d'aller dans le sens d'une diminution des budgets européens pour l'agriculture!», conclut-elle.
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