Quatre Français sur cinq estiment que développer l'agriculture locale et familiale est le moyen le plus efficace de lutter contre la faim dans le monde, dans un sondage réalisé par BVA et publié vendredi par le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD).
Dans ce sondage sur «les Français et la faim dans le monde» publié chaque année par le CCFD-Terre solidaire à l'occasion de la Journée mondiale de l'alimentation du 16 octobre, 80% répondent que le moyen le plus efficace pour lutter contre la faim est de «développer l'agriculture locale et familiale» et seulement 17% «développer l'agriculture industrielle».
Cette question a été posée par téléphone du 25 au 26 septembre à un échantillon de 962 personnes de 18 ans et plus (méthode des quotas) dans cette étude menée en partenariat avec La Croix, Europe 1 et Orange.
Par ailleurs, les Français restent pessimistes sur l'évolution de la faim même s'ils le sont moins que l'an dernier: seuls 4% pensent que la situation s'améliore, 45% qu'elle n'évolue pas vraiment et 49% qu'elle se dégrade.
L'année 2008 avait été marquée par un pessimisme en forte hausse sur cette question (58% estimait que la situation se dégradait, soit 10 points de plus que l'année précédente), notamment en raison de la crise économique et des émeutes de la faim.
Pour combattre la pauvreté et la faim, les Français font avant tout confiance aux ONG (60% contre 49% en 2008) et à l'ONU (55% contre 46% en 2008) tandis que seuls 43% se fient à l'Union européenne et 37% au gouvernement français en la matière.
Dans un contexte de crise économique, 55% des Français se disent favorables à ce que les pays riches augmentent leurs aides financières aux pays les plus pauvres tandis que 37% préfèrent qu'elle reste stable et 5% qu'elles diminuent.
Le directeur général de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), Jacques Diouf, a appelé vendredi à lutter contre la faim alors que le monde fait face à «une crise sans précédent» et que le nombre de personnes affamées a dépassé le milliard, au cours de la Journée mondiale de l'alimentation.
«Cette crise est sans précédent», a déclaré le directeur général, à Rome, en précisant que les difficultés matérielles avaient sévèrement réduit l'accès des plus pauvres à la nourriture.
«Puisque les pays en développement sont désormais plus intégrés dans l'économie mondiale sur le plan financier et commercial, une baisse de la demande ou de l'offre mondiale, ainsi que des crédits disponibles, a des répercussions immédiates sur eux», a-t-il ajouté.
Jacques Diouf a également invité les gouvernements à porter à 17% la part de l'agriculture dans l'aide publique au développement, soit à son niveau de 1980, contre 5% actuellement.
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