Entre 300 et 400 producteurs de salades ont bloqué tôt mercredi matin le marché d'intérêt national (MIN) de Châteaurenard (Bouches-du-Rhône), un des premiers d'Europe, pour protester contre le faible prix d'achat de leurs salades et les marges de la grande distribution.
«Nous avons lancé un appel à ne pas couper les salades à partir de demain et nous allons revenir jeudi pour bloquer à nouveau le marché», a déclaré, à l'issue de cette action, le secrétaire général de la FDSEA des Bouches-du-Rhône, Serge Mistral.
«Nous espérons que les cours vont se relever car ici nous produisons beaucoup de salades», a poursuivi le responsable syndical, «si ce n'est pas le cas, on veut des compensations financières.»
La décision de bloquer le marché de Châteaurenard avait été prise la veille en présence du député-maire Bernard Reynès (UMP), président du conseil d'administration du MIN.
En cette période, le MIN fonctionne à 90% autour du négoce de salades qui partent ensuite dans toute la France et l'Europe, a expliqué son directeur Jean-Louis Kerrien, qui s'est dit solidaire du mouvement.
Selon lui, il n'y a eu aucune transaction mercredi matin «alors qu'à cette époque plusieurs centaines de milliers de têtes de salades sont vendues sur le marché».
«Depuis le début de janvier, nos salades sont achetées entre 0,12 et 0,15 euro sur les marchés par les centrales d'achat et au final, elles se retrouvent dans les rayons des supermarchés à 1 euro ou 1,50 euro. Ce n'est pas normal», a déploré Max Gilles, maire d'Eyragues (Bouches-du-Rhône) et producteur, venu manifester avec ses collègues.
«Les centrales d'achat de la grande distribution nous achètent nos salades à la moitié ou moins de notre prix de revient qui est de 0,30 à 0,35 euro. Il y a des agriculteurs qui sont maintenant dans des situations financières très difficiles et qui risquent de faire faillite», a-t-il ajouté.
«On a vu avec les enquêtes récentes, les pratiques de la grande distribution sur les prix. Ce n'est pas normal, les producteurs sont en situation très difficile», a estimé Max Gilles.
Les producteurs demandent au gouvernement d'intervenir, notamment au niveau des marges des grandes surfaces et afin d'éviter des achats au-dessous du prix de revient des salades.