Le gel des aides européennes destinées aux agriculteurs roumains risque d'«entamer la crédibilité» du pays, a déclaré jeudi le ministre de l'Agriculture Dacian Ciolos, qui a assuré que les déficiences signalées par Bruxelles seraient réglées «au plus vite».
«La Roumanie risque moins de perdre des fonds européens que de voir sa crédibilité entamée», a indiqué M. Ciolos au cours d'une conférence de presse.
Selon lui, l'agence chargée de la gestion et du contrôle des subventions européennes a déjà adopté des «mesures d'urgence» visant à remédier aux insuffisances constatées par la Commission et à permettre le déblocage des subventions.
Le ministère des Finances avait annoncé mercredi le gel par Bruxelles d'aides agricoles prévues dans le cadre du programme Sapard d'un montant de 28,3 millions d'euros, en raison de «déficiences techniques» dans leur gestion.
«A la différence de la Bulgarie, où le versement d'aides a été suspendu en raison de fraudes, en Roumanie un tel problème ne s'est pas posé», a souligné le ministre, selon qui toutefois les autorités vont «redoubler de vigilance» afin justement de prévenir d'éventuelles fraudes.
«Le versement des aides ne reprendra que lorsqu'un auditeur indépendant confirmera que les problèmes ont été réglés», a-t-il précisé.
Bruxelles avait déjà, en octobre dernier, mis en demeure les autorités roumaines de régler au plus vite les retards dans le fonctionnement de l'Agence de paiements et d'interventions dans l'agriculture (APIA), sous peine de réduire d'un quart les aides destinées à ce pays, soit 440 millions d'euros.
Bucarest avait par la suite assuré que les insuffisances signalées avaient été réglées et le risque de sanctions écarté.
La question du contrôle des aides agricoles fait partie, avec la lutte contre la corruption et la sécurité alimentaire, des domaines dans lesquels la Roumanie est sous surveillance stricte de la Commission depuis son entrée dans l'Union européenne, le 1er janvier 2007.