Après la santé et la culture, le think-tank Renaissance numérique s'intéresse au secteur agricole avec un livre blanc intitulé « Les défis de l'agriculture connectée dans une société numérique », paru le 18novembre.
Cet ouvrage retrace l'utilisation du numérique de la fourche à la fourchette. Il reprend les applications que peuvent en avoir les agriculteurs au stade de la production, jusqu'à la recherche de traçabilité du consommateur par ses propres moyens. Renaissance numérique aborde également le rôle du numérique dans la commercialisation, que ce soit par la mise en contact du producteur et du consommateur via les circuits courts ou par la mise à disposition d'un outil Opendata renseignant sur le chemin parcouru par un produit dans la chaine agroalimentaire. Pour le think-tank, ce dernier système permettrait de suivre l'évolution du prix et des marges d'un produit, et ainsi « agriculteurs comme consommateurs pourraient se rendre mieux compte du parcours d'un produit et ajuster son comportement de vente ou d'achat en conséquence. »
Retrouver la confiance du consommateur
Henri Isaac, le président de renaissance numérique, explique que le think tank est parti du principe qu'il y avait « une défiance croissante du consommateur vis-à-vis des agriculteurs et des industriels ». Face à ce phénomène, Mr Isaac estime que « le consommateur prend le pouvoir grâce au numérique », que ce soit sur le secteur des circuits court ou dans la traçabilité de son alimentation. Sur ce point, il évoque des outils tels que le site openfoodfact qui permet à chacun de consulter ou de compléter les informations et la provenance d'un produit alimentaire. Pour lui, le numérique doit permettre aux producteurs de répondre « à la crise de confiance » que subit l'alimentation.
Robotiser pour mieux commercialiser
Face à ce constat de prise de pouvoir du consommateur, le président du think-tank observe que « le métier d'agriculteur a déjà beaucoup changé et va continuer à changer ». Il précise que la robotisation de l'agriculture, aujourd'hui bien avancée dans le secteur laitier et qui se développe dans le maraîchage, doit être poussée à son maximum. Henri Isaac affirme qu'un tel développement devrait permettre aux agriculteurs « de passer moins de temps dans les champs et plus de temps sur les aspects valorisations et commercialisation ». Ce « changement de métier » des agriculteurs, au-delà du fait de renouer avec le consommateur, doit leur permettre de récupérer de la plus-value sur la vente de leur production.