La FNSEA et l'Association nationale des industries alimentaires (Ania) ont rencontré Nicolas Sarkozy ce vendredi 9 mai 2008. Souhaitant que le projet de loi de modernisation de l'économie soit amendé, ils ont exposé leurs motivations au président de la République. Les deux organisations lui ont ainsi expliqué la nécessité de contreparties vérifiables face à la négociabilité des tarifs et l'importance de l'observatoire des prix et des marges.
La mise à l'écart de la négociabilité des produits agricoles périssables semble acquise, selon Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, interrogé à la sortie de l'Elysée.
«Même si ce n'est pas le rôle du président de faire ces amendements, a précisé Jean-Michel Lemétayer, nous voulions lui exposer la situation des agriculteurs et des PME face à la grande distribution», ajoutant qu'ils menaient avec lui le même combat en faveur du pouvoir d'achat. Il a indiqué qu'il avait «sollicité un entretien sûrement pour la semaine prochaine» avec le premier ministre, François Fillon.
«Nous allons continuer notre travail de lobbying auprès de la commission économique de l'Assemblée nationale afin d'obtenir un ou deux amendements indispensables» pour obliger les distributeurs à justifier sur facture les différents services qu'ils proposent à leurs fournisseurs, a ajouté le président de la FNSEA.
Les amendements parlementaires peuvent être déposés jusqu'au 13 mai 2008. Le projet de loi de modernisation de l'économie doit être examiné par la commission économique de l'Assemblée nationale à partir du 14 mai avant d'être débattu en séance publique à partir du 27 mai.
Le président de l'Ania, Jean-René Buisson, n'a pas exclu vendredi qu'agriculteurs et industriels «passent à une phase plus dure» si les amendements parlementaires qui seront déposés par des députés de l'UMP favorables à leur cause n'étaient pas adoptés.