Les impacts du réchauffement commencent à être connus. L’Inra étudie les adaptations possibles. « Le réchauffement climatique a déjà des conséquences visibles », a souligné Nadine Brisson, de l’Inra d’Avignon, lors du colloque ''Changements climatiques et agriculture'' mardi au Sia (Salon international de l'agriculture).
Les semis et les moissons, par exemple, sont plus précoces. Les conséquences sur le rendement seraient plutôt positives grâce à la stimulation de la photosynthèse par le CO2 atmosphérique. Mais il n’est pas du tout certain que l’alimentation azotée indispensable à l’absorption du CO2 puisse être apportée sans risque pour l’environnement. Concernant les ravageurs, les aires d’extension et la diversité au sein de certaines populations d’insectes (puceron) évoluent aussi.
Pour s’adapter aux changements climatiques, François Tardieu de l’Inra de Montpellier, propose de « rallonger le cycle cultural par génétique classique ou encore d’identifier des gènes permettant de résister aux températures élevées ».
Mais un deuxième niveau d’adaptation passerait par « un déplacement géographique des zones de production ou de plantation, explique Bernard Seguin, de l’Inra d’Avignon. Sur le siècle, le réchauffement observé équivaut à un déplacement vers le Nord de l’ordre de 180 km. On peut donc envisager la remontée vers le Nord du tournesol ou du sorgho et l’introduction de nouvelles cultures au Sud. Dans ce dernier cas, si la tendance à la diminution de la pluviométrie estivale se confirme, cela pourrait entraîner un abandon des cultures dans certaines zones. »