Greenpeace France et plus de 50 professionnels du vin et de la gastronomie, inquiets des conséquences du réchauffement climatique sur les vignes, appellent les pouvoirs publics à négocier «un accord ambitieux» lors du sommet de Copenhague sur le climat en décembre.
«Les changements climatiques rendent les vignes de plus en plus vulnérables», soulignent-ils dans une tribune publiée dans le Monde daté de mercredi.
«Nous appelons le président de la République et le ministre de l'Environnement du premier pays de culture viticole au monde à l'exemplarité dans le cadre des négociations de Copenhague», indiquent les signataires de cette tribune, parmi lesquels les chefs Jean-Luc Rabanel, Marc Veyrat et Mauro Colagreco, les sommeliers Franck Thomas et Antoine Petrus ou l'oenologue Stéphane Derenoncourt.
Ils se prononcent pour «un accord ambitieux engageant les pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d'au moins 40% d'ici à 2020».
Le changement climatique menace de bouleverser la carte viticole mondiale, selon les experts. A des vendanges plus précoces, des vins plus durs et moins aromatiques, pourraient s'ajouter des conditions climatiques altérées pour les grands crus par exemple.
«Si rien n'est fait pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, exposent les signataires de cet appel, les vignes se déplaceront de 1.000 km au delà de leurs limites traditionnelles d'ici à la fin du siècle». «Il y a de grandes chances que nous atteignons 6 degrés de réchauffement en France», estimait Greenpeace dans son communiqué reçu le 10 juin. Or, selon les experts du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), cités dans la tribune, «si nous ne parvenons pas à contenir le réchauffement en deçà de 2°C, les conséquences sur nos écosystèmes seront incontrôlables».
Pour inciter le gouvernement français à prendre la tête de la lutte contre les changements climatiques lors du sommet de Copenhague, et en parallèle de la parution de cette tribune dans le quotidien national Le Monde, Greenpeace a ouvert «cet été une plateforme de mobilisation en faisant témoigner tous les professionnels de la vigne et du vin des impacts du réchauffement climatique sur la viticulture en France».
En moins de 2 mois, indique Greenpeace France sur sa plateforme dédiée (www.copenhague-2009.com), «l'appel lancé au président de la République française par les 11 ONG composant l'Ultimatum Climatique a été signé par plus de 100.000 personnes». Leur objectif est de rassembler un million de signatures d’ici le début du mois de décembre.