Alors que le marché de la pêche-nectarine est en crise, les représentants professionnels des trois principaux pays producteurs de l'Union européenne (France, Italie et Espagne) se sont rencontrés lundi au siège de FranceAgriMer. Mettant à plat leurs difficultés, ils ont tenté de mettre en évidence des points de convergence, afin de pouvoir faire front commun devant Bruxelles.
Les trois délégations sont tombées d'accord sur la nécessité d'avoir des éléments objectifs, fiables et réactifs sur les marchés, en termes de volumes et de prix.
«Ces éléments ne sont pas forcément faciles à obtenir, notamment en Italie ou en Espagne où il n'existe pas d'interprofession à la française», a souligné Bruno Dupont, président de la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF).
A court terme, il est prévu que chaque pays se dote d'un interlocuteur représentatif de la filière, qui échangeront par le biais d'une réunion téléphonique hebdomadaire.
«Il n'y a pas d'ambition réellement affichée de Bruxelles d'accompagner les producteurs en période de crise», constate Bruno Dupont. Les trois Etats sont unanimes sur le caractère insuffisant des outils de l'OCM (Organisation commune de marché) face à une crise d'ampleur internationale comme celle de cette année.»
Des pistes ont été évoquées, comme la mise en place d'un «fond de mutualisation pluriannuel» ou un «système d'assurance crédit export». Tous ont également souligné la pression de la grande distribution, qui entrave le retour à des prix rémunérateurs.
Un autre point a été abordé et fera l'objet d'une nouvelle réunion à l'automne, concernant les «enjeux sanitaires et environnementaux, en faveur dune offre européenne de qualité». L'uniformisation des pratiques en matière de protection phytosanitaire est un sujet à aborder, en vue de réduire les distorsions de concurrence entre les trois pays.
Cependant, dans ce contexte de crise, l'accent a été mis sur les décisions urgentes à court terme.