Le Groupe monde rural a débattu jeudi du projet de loi «Hôpital, patients, santé, territoire». Le projet a reçu un accueil plutôt favorable, à condition que se créent de véritables bassins de soins qui respectent les bassins de vie. A condition également que les futurs médecins trouvent de vraies maisons interdisciplinaires de soin et que la future RAS (agence régionale de santé) n'impose pas sa loi, mais fasse vraiment vivre la conférence régionale de santé et la «démocratie sanitaire».
La discussion sur la loi «Hôpital, patients, santé, territoire» reprend lundi. Le député Marc Bernier, qui a rédigé à l'automne un rapport voté à l'unanimité sur l'offre de soins, promet ce jour-là des discutions serrées entre députés des villes et députés des champs.
Lors de la matinée de discussion organisée par le Groupe monde rural, les participants semblaient plutôt séduits par la loi qui se propose d'organiser enfin l'offre de soin sur le territoire en associant le médical, le paramédical et le social.
Les maisons de santé fleurissent d'ailleurs déjà un peu partout là où les communautés de communes veulent attirer des médecins. Mais attention ont souligné les médecins présents: il faut un vrai projet de soins et non un projet immobilier.
«Les jeunes médecins ne sont pas rebutés par le milieu rural» estime Bérengère Crochemore, présidente de l'intersyndicale des internes. «Ils ne veulent pas être seuls entre leurs murs. L'âge moyen d'installation des médecins est de 39 ans seulement: 38 ans à la ville et 40 ans à la campagne».
L'expérience passée l'a démontré: ce ne sont pas les aides financières directes qui attireront les jeunes mais des aides collectives qui serviront à organiser la pluridisciplinarité entre soignants (infirmiers, kinésithérapeute, assistantes sociales) et les astreintes.
Enfin, les participants à la discussion se sont réjouis que l'ARS (Agence régionale de soins) puisse organiser les soins sur le territoire en associant hôpitaux publics et cliniques privés, en décloisonnant médecine ambulatoire et hospitalisation et en associant le médicosocial.
En revanche, ils se sont interrogés sur le poids qu'aura la conférence régionale de santé, lieu d'expression démocratique, face au tout puissant directeur de l'ARS.