La Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) a constaté l'échec des négociations avec les industriels mardi, lors du Comité interprofessionnel de suivi du prix et des marchés, sur l'orientation du prix du lait pour la fin de l'année et le premier trimestre de 2009. Elle tient à mettre en garde les entreprises contre les effets que pourraient avoir des baisses importantes sur le dynamisme de la production française.
«Les dernières propositions des transformateurs portaient sur des baisses de 30 €/1.000 l au quatrième trimestre de 2008 et de 55 €/1.000 l au premier trimestre de 2009, relate Régis Chevallier, vice-président de la FNPL. Baisses auxquelles s’ajoutait une flexibilité de 15 €/1.000 l en fonction de la part des produits industriels dans les fabrications des entreprises. Des baisses d'un tel niveau sont inacceptables vu la progression des charges que nous connaissons.»
La FNPL souligne la responsabilité des pouvoirs publics dans la situation actuelle. D'abord, parce qu'ils ont signé la réforme de la Pac qui aboutit aujourd'hui «à la dérégulation complète des marchés, [entraînant] le secteur laitier européen dans une véritable tourmente». Ils les accusent aussi d'avoir déstabilisé les marchés en augmentant les volumes de production et d'avoir renforcé les pouvoirs de la grande distribution avec la loi de modernisation de l'économie. Enfin, la FNPL insiste aussi sur le fait qu'en «cherchant à empêcher les négociations interprofessionnelles, [les pouvoirs publics] ont ouvert des brèches dans la cohésion du secteur laitier français».
«Nous allons inciter les producteurs à sonder leur laiterie pour connaître leur politique de prix pour le lait livré en octobre, reprend Régis Chevallier. Nous les appelons aussi à participer le 7 novembre à la journée de manifestation organisée par la FNSEA et les JA pour la défense du revenu. Et enfin, nous réfléchissons à de nouvelles journées d'action la semaine prochaine.»
A lire également: