Industriels et producteurs restaient en désaccord sur le prix du lait avant une possible réunion la semaine prochaine, la crise risquant de s'envenimer si les éleveurs ne sont pas rapidement fixés sur les tarifs du lait collecté en octobre.
La Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) ne se dit «pas optimiste sur les résultats» de la rencontre avec les industriels, a déclaré Gilles Psalmon, son directeur adjoint.
Depuis plusieurs semaines, les deux parties tentent de trouver un terrain d'entente sur les tarifs du lait du quatrième trimestre et du début de l'année prochaine. Ces négociations difficiles sont compliquées par la crise économique.
Les transformateurs de lait réclament une baisse des prix de 40 et 70 euros pour 1.000 litres (soit de -12% à -20%) pour le quatrième trimestre et une nouvelle diminution de 100 à 120 euros pour le premier trimestre de 2009.
L'interprofession va définir un nouveau mécanisme concernant le prix du lait pour la prochaine campagne qui commencera en avril 2009 mais, en attendant, elle doit trouver un accord pour ce trimestre et le tout-début de 2009.
Il y a urgence car les producteurs ne connaissent toujours pas le montant que vont leur verser les industriels pour le lait pourtant déjà collecté en octobre. Habituellement, les éleveurs reçoivent les bordereaux de paiement de leurs laiteries dans la première quinzaine du mois suivant. Si aucun accord n'est trouvé au début de novembre, la tension risque de s'accroître.
La FNPL maintient la pression en bloquant des sites de transformation, un peu partout en France. Elle a demandé une rencontre avec les représentants des industriels au niveau national pour les mettre face à «leurs responsabilités».
La FNPL souligne les «contradictions» entre les «prétentions» de la Fédération nationale de l'industrie laitière (FNIL) et des coopératives laitières (FNCL) et les demandes «des industriels sur le terrain» qui seraient bien inférieures.
Une réunion devrait se tenir la semaine prochaine. «Ce n'est pas parce que l'on va se rencontrer que l'on va tomber d'accord, mais il faut au moins que l'on essaye de discuter», a dit M. Psalmon.
En face, l'Association de la transformation laitière (Atla), qui chapeaute la FNIL (industriels privés) et la FNCL (coopératives), maintient sa volonté de baisser les tarifs.
Même si le prix du lait diminue au quatrième trimestre, la hausse sera d'«au moins 18%» sur l'ensemble de cette année, selon Olivier Picot, président de l'Atla. Il souligne que «2008 sera l'une des plus belles années laitières» de l'après-guerre avec un prix «jamais vu» pour les producteurs.
«Après une hausse des prix du lait de plus de 8% en 2007 et d'au moins 18% en 2008, en connaît-on beaucoup des gens (les producteurs) dont les revenus ont augmenté de cette sorte?», s'est-il interrogé.