La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a annoncé qu'elle ne s'opposerait pas «à un amendement parlementaire» actualisant la loi Evin «en autorisant la publicité sur internet», dans une interview parue lundi dans Le Figaro.
«La loi Evin que j'ai votée n'a pas pris en compte internet, car ce média n'était, à l'époque, pas aussi développé qu'aujourd'hui», a rappelé la ministre, ajoutant que «les sites de vente à l'étranger, eux, prospèrent sans obstacles».
«Il faut donc moderniser la loi Evin, au vu de l'évolution des nouvelles technologies. C'est pourquoi je ne m'opposerai pas, lors de l'examen de la loi "hôpital, patients, santé, territoire" au Parlement, à un amendement parlementaire qui actualise la loi Évin en autorisant la publicité sur Internet», dit-elle.
La ministre de la Santé entend toutefois «prévoir des garde-fous», dont l'interdiction des «techniques intrusives comme les spams ou les pop-up, des publicités qui surgissent de manière spontanée sur le web». La promotion de l'alcool «devra être assortie de messages sanitaires parfaitement visibles, adaptés à internet, et respecter la neutralité imposée par la loi Evin», ajoute-t-elle.
Mme Bachelot demande également que «les sites consacrés à la jeunesse, au sport et aux activités physiques» soient «absolument exclus du champ d'application de la loi».
Plusieurs associations de prévention en alcoologie ont écrit au Premier ministre, François Fillon, pour l'alerter sur les risques qu'il y aurait à autoriser la publicité généralisée sur internet pour les boissons alcooliques.
«Je tiens à rassurer les associations (...) Je serai extrêmement vigilante sur l'application de cette réforme. (...) Nous installerons un comité de suivi qui veillera au respect de la loi et s'assurera de l'absence de tout contournement», assure encore Mme Bachelot dans son interview.