«Nous souhaitons une évolution rapide du prix du lait à la baisse, a insisté ce matin Olivier Picot, le président de l'Association de la transformation laitière française (Atla), lors d'une conférence de presse. Et ce n'est pas seulement parce que nous sommes des méchants. Nous devrions payer le lait 200 €/1.000 l pour ne pas perdre d'argent.»
Le représentant des industriels a remis en avant les propositions formulées lors de la réunion du 4 novembre dernier, en les justifiant par l'évolution des marchés des produits laitiers depuis le début de 2008. «L'absence d'accord [avec les producteurs, NDLR] n'empêchera pas la réalité économique de s'exprimer, a-t-il déclaré. Nous n'avons pas d'autres solutions dans ce contexte, même si nous aurions préféré évoluer dans un accord interprofessionnel.»
Olivier Picot a reproché à l'Etat d'avoir empêché les différentes familles de l'interprofession de lancer plus tôt des discussions sur les indicateurs utilisables pour cerner l'évolution nationale du prix du lait. Il faisait allusion au courrier de la Répression des fraudes qui a mis à terre le dispositif interprofessionnel de recommandation nationale d'évolution du prix du lait. Et de ce point de vue, les débats sur la loi de finances pour 2009 pourraient bien apporter une solution durable.
Les députés ont en effet adopté le 5 novembre un amendement du gouvernement autorisant le Cniel (interprofession) à «élaborer et diffuser des indices de tendance, notamment prévisionnels, des marchés laitiers ainsi que tous autres éléments de nature à éclairer la situation des acteurs de la filière laitière». Indicateurs que les Criel (interprofessions régionales) pourraient à leur tour utiliser pour «élaborer et diffuser des valeurs qui entrent dans la composition du prix de cession du lait aux collecteurs ou aux transformateurs».
Les opérateurs pourraient se «référer aux indices et valeurs» élaborées par le Cniel et les Criel dans le cadre de leurs relations contractuelles. Il reste à attendre la position qu'adopteront les sénateurs lors de l'examen du projet de loi de finances.