Corriger les insuffisances du marché et promouvoir les relations directes entre consommateurs et producteurs pour garantir des prix raisonnables pour les premiers et des revenus décents aux seconds: tels sont les principaux objectifs d'une résolution sur les écarts de prix à la production et à la consommation dans la chaîne alimentaire, adoptée le 26 mars par le Parlement européen.
Les députés appellent la Commission à enquêter «aussi rapidement que possible» sur la répartition des marges dans la chaîne de production et de distribution.
Pour la rapporteure, Katerina Batzeli (PSE, EL), «cet écart de prix (ndlr. entre 1 et 5) est un problème majeur qui provoque l'inquiétude des deux extrémités de la chaîne alimentaire». Selon les députés, les causes sont à chercher dans la «concentration croissante» tout au long de la chaîne d'approvisionnement alimentaire et les «abus de position dominante» observés notamment dans la grande distribution. Préoccupés par ces pratiques qui faussent gravement la concurrence, ils demandent un renforcement de l'action européenne à cet égard.
Les eurodéputés appuient la décision de la Commission de proposer un système européen de suivi du marché. Ils estiment qu'un tel système devrait être capable d'enregistrer la tendance des prix dans l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement et permettre des comparaisons transfrontalières de produits similaires.
Par ailleurs, les parlementaires appellent la Commission à proposer un projet de création d'une vaste base de données électronique européenne, aisément accessible aux citoyens, reprenant les prix de référence des produits ainsi que des intrants, des coûts de l'énergie, des coûts salariaux, des loyers et des prélèvements, dans toute l'UE. Ils estiment, en outre, nécessaire de créer, en coopération avec la FAO, un observatoire international des prix des produits agricoles, des intrants et des denrées alimentaires.
Les députés estiment qu'il faudrait concentrer l'offre de produits agricoles par le biais d'organisations de producteurs, de coopératives ou d'autres structures du même type pour rééquilibrer le poids et le pouvoir de négociation des agriculteurs dans la chaîne alimentaire. Par ailleurs, ils demandent que des mesures soient prises pour renforcer le concept de «produits locaux», notamment des actions de promotion et d'information des consommateurs sur les spécificités de ces produits, leurs bénéfices pour la santé et les avantages économiques associés à leur consommation, et des soutiens aux marchés traditionnels, qui permettent un contact direct entre producteur et consommateur.