Les ventes de foie gras en France se sont maintenues en 2008, mais la filière compte baisser sa production d'environ 10% en 2009 pour s'adapter à un marché morose, ont expliqué jeudi des représentants de la filière lors d'une conférence de presse.
Les ventes en grandes et moyennes surfaces ont baissé de 1,8% en volume en 2008 par rapport à 2007, mais ont augmenté de 1,3% en valeur, à 225 millions d'euros, selon le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog). Les ventes en grandes et moyennes surfaces représentent 81% des ventes de foie gras.
Malgré la crise, les Français ont continué à acheter du foie gras: selon un sondage TNS Worlpanel cité par le comité, les foyers ont acheté 1,8 fois du foie gras et dépensé 28,40 euros l'an dernier, contre 1,9 acte d'achat et 29,53 euros en 2007.
«Nous avons gardé les consommateurs», s'est réjoui Thierry Blandinières, responsable de la commission de la communication du Cifog. Les fêtes de fin d'année restent le moment privilégié pour ce type d'achat et représentent environ 70% des ventes.
Les responsables de la filière ont par ailleurs déploré la «frilosité» des hypermarchés en 2008 qui ont proposé «des références moins nombreuses en début de saison», c'est-à-dire en novembre et au début de décembre, selon le Comité. «Un produit ne peut se vendre que s'il est présent», a expliqué Jean Schwebel, vice-président du Comité.
La production de foie gras en France a légèrement baissé en 2008: les débouchés en France se sont maintenus, mais les exportations ont affiché un repli de 16%, en particulier en Espagne (-15%), premier importateur de produits français.
En 2009, le Comité recommande à ses adhérents «une baisse de la production de 10%» pour maintenir «un marché équilibré», étant donné le contexte morose.
Au sujet des opposants au gavage des animaux, très actifs à Bruxelles et aux Etats-Unis, les membres du Cifog ont rappelé que la ville de Chicago était revenue en mai 2008 sur l'interdiction de consommer du foie gras intervenue en 2006.
Ils ont également rappelé qu'en France, le foie gras était protégé par son statut de «patrimoine immatériel».
«C'est un sujet qui nous préoccupe, mais il ne faut pas lui donner plus d'importance qu'il n'en a», a expliqué Alain Labarthe, le président du Cifog.