«Dans le cadre de la marque collective ''De Lozère'', nous avons travaillé à la mise en place d'un contrat annuel entre éleveurs et bouchers, qui fixe les volumes et les prix. C'était devenu indispensable pour sécuriser les éleveurs et stopper le déclin de la production locale», explique Olivier Racaud, chargé de mission à l'association «De Lozère».
Le cahier des charges garantit une alimentation sans OGM. Les porcs doivent être nés, élevés et abattus en Lozère. Pour répondre à la demande des bouchers, les éleveurs ont accepté d'allonger l'engraissement.
«Je fournis une majorité de porcs entre 90 et 110 kg de carcasse, qui me sont payés 1,60 €/kg, et quelques porcs de plus de 120 kg, payés 1,80 €/kg», précise Thierry Monteil, naisseur-engraisseur à Palhers.
Pour servir ses clients, Thierry doit gérer de petits lots avec des durées d'élevage qui varient entre six et huit mois. «C'est plus facile de sortir uniquement de gros lots de porcs standards. Là, nous faisons du travail sur mesure. Mais les prix garantis nous permettent de retrouver une marge et des perspectives d'avenir. Quand le planning sera bien calé, j'espère vendre vingt porcs par semaine dans ce circuit», affirme-t-il.
Les bouchers, eux, apprécient la qualité livrée. «Pour nos charcuteries, nous avons besoin d'une viande mûre avec suffisamment de gras», rappelle Yannick Devèze, président du syndicat des bouchers de Lozère. Les consommateurs sont sensibles à l'origine locale et achètent volontiers ce porc identifié. «Actuellement, nous sommes cinq bouchers engagés dans la démarche et d'autres sont intéressés», précise-t-il.
Une microfilière La filière compte un naisseur qui approvisionne en porcelets une dizaine d'éleveurs. Un négociant s'occupe de la collecte des animaux et approvisionne cinq bouchers. La viande fraîche et la charcuterie sont identifiées sous la marque collective «De Lozère». Créée en 1996 par le Conseil général et les trois chambres consulaires, cette marque garantit l'origine des produits et les méthodes de fabrication, avec deux objectifs: conforter les filières qui font vivre le territoire et répondre à la demande des habitants désireux de consommer local. |