Les responsables d’Initia, une plateforme de vente issue de dix coopératives bretonnes unies pour exporter des porcs vivants en Europe, ont expliqué le 27 février à Plérin (Côtes-d’Armor) comment leur action permettait de renouer avec une augmentation des cours du porc. Ces derniers temps, Initia a notamment travaillé avec des clients espagnols et néerlandais.
Avec les jours fériés de Noël et du 1er janvier, les abattoirs ont perdu deux jours d’activité qui se traduisent par un engorgement du marché. «De l’ordre de 150.000 porcs, estime Jo Moal, le président d’Initia. Nos abattoirs auraient eu besoin de dix semaines pour rééquilibrer l’offre et la demande. En exportant 10.000 porcs par semaine depuis le début de l’année, nous avons réduit ce délai de moitié.»
Les dirigeants d’Initia estiment que leur action devrait assurer une hausse des cours de 7 centimes d’euro depuis la mi-février jusqu'à la fin de mars. Ce qui représente selon eux un gain de 12,4 millions d’euros pour les producteurs. «Nos abattoirs régionaux ne sont pas perdants, assure Jo Moal. Les hausses payées aux producteurs leur profitent: lorsque Plérin monte, le prix des pièces suit la même tendance une à deux semaines plus tard à Rungis.»
Initia a fait l’objet de critiques des abatteurs qui leur reprochaient de tout faire pour décrocher une hausse des cours sans se soucier des difficultés rencontrées par les entreprises. «Nous ne voulons pas assécher l’offre régionale pour affaiblir nos entreprises, leur répond Jo Moal en soulignant qu’Initia pense avoir un temps d’avance sur eux, estimant que leur développement est lié à des regroupements pour affronter la distribution. Nous voulons une filière forte et éviter que le prix payé au producteur français soit déconnecté du marché européen.»