Les producteurs de porcs affiliés de la FNSEA ont dénoncé jeudi à Rennes une crise sans précédent dans leur secteur en raison de la hausse des coûts de production et de la baisse du prix de la viande sur le marché national.
«On tire une fois de plus la sonnette d'alarme mais cette fois de façon solennelle, car c'est la crise la plus grave qu'on ait jamais connue. Les anciens le disent...», a affirmé Jeff Trebaol, président de la section porcine de la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles (FRSEA) de Bretagne, au cours d'une conférence de presse.
Cette crise est liée à la hausse «extrêmement forte» des prix des matières premières, en particulier des céréales, mais aussi à la grande distribution qui n'a pas répercuté la baisse des prix du marché du porc, selon les producteurs.
Le prix sur le Marché du porc breton (MPB) de Plérin (Côtes-d'Armor), référence au niveau national, «est nettement moins élevé qu'en 2006 mais le prix du porc dans les grandes surfaces est le même», a expliqué Paul Auffray, secrétaire général de la section porcine de la FNSEA.
«La grande distribution a les moyens d'augmenter le prix payé au producteur sans augmenter le prix au consommateur», car «la viande porcine est le secteur où sa marge est la plus importante». «Du jambon sous vide acheté à 3 ou 4 euros au producteur qui est revendu 15 euros aux consommateurs, ce n'est pas possible!», a-t-il ajouté.
Une réunion s'est tenue jeudi à Paris entre représentants de la grande distribution et agriculteurs, décidés à mener des «actions» dans les commerces si elle n'est pas suivie d'effet, selon la FNSEA.
Les FRSEA de Bretagne, des Pays de la Loire et de Basse-Normandie, qui représentent 70% de la production française de porcs, demandent en outre des aides européennes à l'exportation afin de «satisfaire les marchés asiatiques» et de «diminuer l'offre européenne», le marché européen étant «en légère surproduction».